La baisse des importations, induite par les nouvelles décisions inhérentes au commerce extérieur, a impacté sensiblement l’activité au port de Béjaïa, durant l’année 2017, qui affiche un trafic global de 18,7 millions de tonnes contre 19,5 millions de tonnes en 2016, soit un tassement de l’ordre de 3,73 %, indique un bilan de l’Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB).
Le trafic à l’import a baissé, en effet, de 17,09 %, passant de 11,6 millions de tonnes en 2016 à 9,6 millions de tonnes en 2017, y est-il précisé, soulignant que la plupart des postes à l’import ont reculé. Le cas vaut, y est-il spécifié, autant pour les produits agricoles et denrées alimentaires (-8,47 %), notamment le blé (- 26,42 %), les autres céréales dont l’orge et le maïs (-6,14) ainsi que le soja (-19,6 %), les engrais et produits chimiques (-5,53 %) que les marchandises diverses (- 18,78%).
Pour autant, le bilan est apprécié de façon positive à cause du comportement des exportations, qui, a contrario, a valu une hausse notable qu’il s’agisse du trafic d’hydrocarbures qui passe à 8,3 millions de tonnes contre 7,081 en 2016 que celui hors hydrocarbures qui atteint 836 774 tonnes contre 808 317 antérieurement. La crue est due principalement au relèvement des exportations de sucre et des oléagineux.
Cette baisse, au demeurant, est perceptible au niveau d’autres grands indicateurs, notamment le trafic conteneur qui décroit de 31 185 EVP, s’établissant à 236 190 unités ou du nombre de navire ayant escalé durant cet exercice, estimé à 1 152 bâtiments contre 1 351 unités l’exercice précédent. Cette décrue a, cependant, été compensée par la qualité de service, grâce notamment à des séjours en rade (2,12 jours en 2017 contre 4,33 jours en 2016) et à quai (2,80 en 2017 contre 3,08 en 2016) réduits, a-t-on expliqué.
Vers le transfert de 60 000 conteneurs au port sec de Tixter
Le port de Béjaïa ambitionne de transférer un volume de 60 000 conteneurs vers le port sec de Tixter (Bordj Bou-Arréridj) durant l’année 2018, a annoncé lundi à l’APS le P-DG du port, Djelloul Achour. Cela permettra de mettre à profit le dynamisme des opérateurs économiques des Hauts-Plateaux et les nouvelles mesures de facilitation introduites par l’administration des douanes, notamment l’autorisation donnée aux réceptionnaires de marchandises conteneurisées de pouvoir prétendre à l’éclatement de leurs manifestes vers cette zone extra-portuaire, a-t-il indiqué. « C’est une mesure importante pour le port de Béjaïa qui va saisir l’opportunité pour promouvoir davantage les mécanismes de simplification quant aux conditions de transit des cargaisons et ce, en faveur de l’amélioration des conditions de passage portuaire ainsi que le renforcement des capacités d’accueil du terminal logistique de Tixter », s’est réjoui M. Achour, signalant que cette mesure promulguée en novembre 2017 à déjà produit ses effets. Inaugurée en août 2016, cette zone est alimentée depuis Béjaïa par deux trains hebdomadaires d’une quinzaine de wagons par expédition et transportant en moyenne 15 boîtes de 40 EVP (Equivalent vingt pieds), soit 450 tonnes de marchandises par transfert.
Durant l’exercice 2017, ce volume a tout bonnement doublé, augurant d’une possibilité d’amélioration encore plus radicale, avec le traitement de 60 000 conteneurs par an, selon M. Achour pour qui les zones d’activités des Hauts-Plateaux représentent plus de 35 % du trafic du port de Béjaïa. Pour atteindre ce niveau, voire aller au-delà, M. Achour subordonne cette performance à l’effort attendu et espéré de la SNTF (Société nationale des transports ferroviaires) notamment dans l’accroissement du nombre de rotations, mais surtout en termes de sécurisation de la voie. Pas moins de cinq incidents, des déraillements surtout, ont été déplorés depuis la mise en service de la ligne, a-t-il souligné, évoquant notamment le poids des charges (30-60 tonnes des wagons) sur la voie.