Comparées aux sept premiers mois de l’année dernière, les exportations algériennes ont enregistré une baisse de 8,59%. En conséquence, eu égard à ce que nous permettent d’engranger habituellement nos exportations pour couvrir nos importations, la balance commerciale en a pâti dans une proportion encore plus importante que l’année dernière à la même période.
La Direction générale des Douanes annonce donc à travers son dernier bulletin que les exportations algériennes ont atteint 21,64 milliards de dollars (mds USD) durant les sept premiers mois de 2019, contre 23,68 mds USD à la même période de l’année dernière, soit une baisse de 8,59%, au même moment où les importations ont été de 26,05 mds USD, contre 26,73 mds USD, soit une baisse de 2,52%. Des importations que les ventes algériennes à l’étranger ont couvertes dans une proportion de 83,07%, contre 88,59% entre janvier et juillet de l’année dernière. Des chiffres dans la lignée de ceux – médiocres — ayant sanctionné le premier semestre de cette année, lorsque les Douanes algériennes faisaient état d’une baisse des exportations de 6,57% et de l’augmentation du déficit de la balance commerciale à 3,18 milliards de dollars durant les six premiers mois de 2019, contre un déficit de 2,84 milliards de dollars à la même période en 2018.
Ce qui n’est pas du tout surprenant du fait de la baisse des exportations, des hydrocarbures puisque en dehors du pétrole et du gaz, les exportations algériennes avec leur 1,51 mds relèvent presque de l’insignifiant, 6,98% du volume global des ventes à l’étranger et pour ne pas arranger les choses, ces exportations hors hydrocarbures ont rétréci de 10,49 % par rapport à la même période de l’année dernière, déjà pas très reluisante.
Ainsi, la baisse des exportations d’hydrocarbures a, encore, comme c’est le cas depuis quelque temps, pénalisé une balance commerciale qui, en fait, dit tout de l’orientation économique du pays. Et ce, malgré l’éculé discours sur la promotion des exportations hors hydrocarbures, et les promesses renouvelées des pouvoirs publics, depuis un temps que l’on ne se remémore plus, même lorsque le marché des hydrocarbures est traversé par des embellies, tel que ce fut le cas il y a quelques mois, sans que le pays en tire réellement profit, comme l’illustrent de façon implacable les statistiques de la Direction générale des Douanes. Donc, selon les Douanes, les hydrocarbures ont été l’essentiel des ventes algériennes à l’étranger durant les sept premiers mois de l’année en cours, soit 93,02% du volume global des exportations, en s’établissant à 20,13 mds USD, contre près de 21,99 mds USD à la même période 2018, en baisse de 8,45%. Les exportations hors hydrocarbures, soit les 6,98% du volume global des exportations, étaient composées de demi-produits, avec 1,13 md USD (contre 1,33 md USD entre janvier et juillet 2018), soit une baisse de 15,01%, des biens alimentaires avec 238,86 millions USD (contre 224,80 millions USD durant la même période en 2018), une hausse de 6,25%, et des biens d’équipement industriels avec 62,53 millions USD (contre 57,14 millions USD en 2018), en hausse de 9,43%.
Quant à la structure des importations, le document des Douanes nous apprend que cinq groupes de produits sur les sept qui la composent ont reculé durant les sept premiers mois de cette année comparée à celle de la même période de l’année écoulée. L’importation du groupe énergie et lubrifiants (carburants) a chuté de 53,01%, pour 331,22 millions USD, contre près de 705 millions USD.
Les biens alimentaires ont été importés pour une facture globale de 4,873 mds USD contre 5,177 mds USD en 2018, enregistrant ainsi une baisse de -5,86%. Idem pour les biens d’équipements agricoles qui ont totalisé 299,10 millions USD, contre 328,72 millions USD (soit -9,01%), les biens d’équipements industriels avec 8,73 mds USD contre 9,15 mds USD (-4,55%) et enfin les biens de consommation (non alimentaires ) avec 3,88 mds USD contre 3,90 mds USD (-0,50%). De l’autre côté, deux groupes de produits d’importation ont connu des hausses durant la période objet de la comparaison. En effet, les importations des demi-produits ont totalisé 6,71 mds USD, contre près de 6,34 mds USD (+5,88%) et les produits brut qui ont atteint 1,22 md USD, contre 1,12 md USD (+8,53%).
Quant aux partenaires commerciaux, l’Algérie a privilégié au titre des fournisseurs, entre janvier et juillet derniers, la Chine qui maintient toujours sa première place avec 4,869 mds USD (près de18,7% des importations globales algériennes), en hausse de 18,37%, suivie de la France avec 2,513 mds USD (9,65%), de l’Espagne avec 1,938 md USD (7,44%), de l’Allemagne avec 1,933 md USD (7,42%) et l’Italie avec 1,867 md USD (7,17%). Chez les clients, en revanche, la France s’est détachée 2,939 mds USD, (13,58% des exportations algériennes globales), en hausse de 10,28%, l’Italie avec 2,855 mds USD (13,19%), l’Espagne avec 2,549 mds USD (11,78%), les Etats-Unis avec 1,788 md USD (8,26%) et la Turquie avec 1,418 md USD (6,55%).
Azedine Maktour