Pour obtenir un prêt aux Etats-Unis, mieux vaut soigner son profil Facebook et faire attention à ses tweets. Car si l’on sait que les réseaux sociaux monnayent les informations de leurs utilisateurs, certaines entreprises américaines en font un nouvel usage. Aux Etats-Unis, les données des réseaux sociaux sont analysées pour déterminer la solvabilité d’éventuels prêteurs, affirme le site d’information américain Mother Jones.
Des instituts considèrent l’usage de Facebook et Twitter comme un gage de solvabilité. A San Francisco, l’entreprise de prêt en ligne LendUp examine ainsi les profils Twitter et Facebook des candidats au prêt, et prennent en compte leur quantité d’amis et la fréquence de leurs interactions dans leur décision.
L’entreprise Lenddo , qui prête de l’argent à destination des pays en développement, pousse l’examen des réseaux sociaux un peu plus loin. La compagnie refuse en effet tout prêt à ceux qui comptent parmi leurs amis l’un de leurs mauvais payeurs.
De nouvelles méthodes de prêts controversées, entourées d’un flou juridique qui amène les associations de défense des consommateurs à alerter sur les risques de discrimination. « C’est le Far-West des données financières, s’inquiète Jeff Chester, directeur du Centre pour une démocratie numérique, Il n’y a aucune règle. »
Aucune loi n’oblige en effet ces nouvelles entreprises à expliquer à leurs clients sur quels critères leurs candidatures sont rejetées, comme c’est le cas pour les instituts de crédit traditionnels. Un changement juridique réclamé par les associations de défense des consommateurs, afin d’éviter toute discrimination.
Les instituts de prêt accordés après examen des réseaux sociaux s’exportent. Ils ont fait leurs débuts en Europe, via la banque allemande Kreditech, qui accorde des crédits en République tchèque, Russie, ou encore Australie.