Dans la constitution algérienne, il y a l’article portant le numéro 88 qui stipule que « Lorsque le Président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions, le Conseil Constitutionnel, se réunit de plein droit, et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés, propose, à l’unanimité, au Parlement de déclarer l’état d’empêchement ».
Un article que le mouvement Barakat veut faire appliquer puisque six de ses délégués sont allés ce mardi 28 avril, au Conseil Constitutionnel pour déposer une demande d’application de l’article, qui prévoit la destitution du président pour cause d’incapacité physique et/ou morale à exercer ses fonctions.
Effectivement, ce matin, des représentants du mouvement se sont déplacés au siège de l’institution présidée par Mourad Medelci avec à la main un courrier dans lequel il est écrit : « Le mouvement Barakat vous saisit en votre qualité de président d’une institution habilitée légalement à veiller à l’application des lois et leur adéquation avec la Constitution. On vous appelle à appliquer l’article 88 de la Constitution (déclaration de l’état d’empêchement, NDLR) ».
Dans son courrier le mouvement, qui s’est illustré il y a quelques mois avec ses manifestations anti-quatrième mandat, a également écrit : « Le Mouvement Barakat vous fait porter la responsabilité historique devant Dieu, le peuple et les générations futures. Il vous demande de veiller à l’application effective de cet article ».
Enfin, Barakat qui s’est aussi référé, aux articles 70, 77, 78 et 79 de la Constitution qui définissent les missions et fonctions du président de la République, a cité à titre d’arguments les dernières sorties du chef de l’état qui selon eux, témoignent que Bouteflika n’est pas apte à assumer sa mission de président.
Toutefois, le courrier adressé par le mouvement Barakat à Mourad Medelci n’a pas pu lui être remis directement ou à un autre responsable du Conseil Constitutionnel puisque des policiers ont empêché la délégation de Barakat d’accéder à l’institution. Amira Bouraoui, la leader du mouvement a expliqué : « Un policier nous a demandé de l’envoyer par courrier et qu’elle sera traitée. » avant d’affirmer « C’est ce que nous avons fait. Et nous avons remis des copies à tous les policiers qui étaient présents devant le siège du Conseil constitutionnel ».