«Barberousse»(Serkadji), long métrage mettant en valeur le mode d’organisation judicieux des détenus du mouvement national pour l’indépendance de l’Algérie face à un régime carcéral impitoyable imposé par l ‘armée coloniale, a été présenté en avant-première mercredi soir à Alger.
La projection de «Barberousse»(Serkadji) au Musée National du Moudjahid, lieu d’histoire et de mémoire, situé à l’intérieur même de Maqqam Ech’Chahid (Sanctuaire des Martyrs), revêt «toute la symbolique» voulue à cette double célébration du 60e anniversaire du déclenchement de la lutte armée et du 59e anniversaire de l’exécution de Ahmed Zahana, dit Zabana, premier martyr de la révolution passé à la guillotine le 19 juin 1956.
Réalisé par Mohamed Sahraoui sur un texte du poète Rabah Drif , la fiction de 94 mn, conforme aux faits historiques, a rappelé à la mémoire les moments de douleurs morales provoqués par les exécutions à la guillotine des combattants algériens et les séquelles physiques causées par les exactions et la torture.
En présence du ministre des Moudjahidine Tayeb Zitouni, et devant un public essentiellement composé d’anciens combattants, la résistance et le courage des détenus algériens ont été répercuté dans une trame fragmentée où différentes situations au départ, finissent par converger pour servir la seule idée noble de la cause nationale veillant à sa continuité.
Une vingtaine de comédiens dont Brahim Rezzoug, Abdelaziz Guerda, Ferroukhi Mabrouk, Mourad Oudjit, Amine Bouadda, Abdelhamid Rabia, Rabiaï Mohamed, Guennouche Wahiba, Sid Ali Bensalem, Ouaïl Souad, Tichoudad Rafik, Brahim Agachi, Larget Abderrezak et Mohamed Laouadi, ont donné vie au long métrage campant les différents rôles qui ont constitué un microcosme social de l’Algérie révolutionnaire.
Les acteurs distribués, jeunes pour la plupart, ont bien porté le texte interprétant des scènes dures d’atrocité, à l’instar de Mourad Oudjit, Ferroukhi Mabrouk ou la talentueuse Ouaïl Souad, promise à une belle carrière, qui a brillement rendu la détresse insoutenable d’une femme défendant farouchement son honneur. Retenant l’attention du public, que l’espace de projection du Musée National du Moudjahid ne pouvait contenir, «Barberousse» (Serkadji) a eu l’impact d’une reconnaissance solennelle à toutes celles et à tous ceux qui ont «tenu bon», face aux affres du colonialisme et ses forfaitures.
Seul bémol à retenir, le manque de qualité des moyens techniques mis à la disposition de ce grand moment de visionnage tant sur le plan de l’image que celui du son, car la projection s’est faite à partir d’une lecture numérique basique.
«Je rassure tout le monde sur la qualité technique de ce long métrage, réalisé selon les normes techniques universelles (…), dans une grande salle de projection bien équipée, cette belle fiction apparaîtra dans toute sa splendeur», a précisé Mohamed Sahraoui. Produit par le ministère des Moudjahiddine «Barberousse» (Serkadji) devrait prochainement être distribué dans les salles de cinéma, à travers le territoire national.