Barrage vert, 3 millions d’hectares seront réhabilités

Barrage vert, 3 millions d’hectares seront réhabilités

La Direction générale des forêts vient d’entreprendre des travaux pour la mise en œuvre du proje de barrage vert, dans le cadre du programme de développement durable et de lutte contre la désertification, a-t-on appris, hier, auprès du service de lutte contre la désertification relevant de la Direction générale des forêts. Une première tranche de 3 millions d’hectares, jugée prioritaire compte tenu du fait qu’elle est sujette à la désertification et des possibilités de remontée biologique, sera prise en considération.

Ce projet a permis, a-t-on indiqué, la reconstitution des massifs forestiers dégradés de l’Atlas saharien d’une superficie de 300.000 ha traités, la protection des centres de vie et des infrastructures socio-économiques contre l’ensablement à travers la fixation de dunes et les ceintures vertes sur près de 5.000 ha, les aménagements et les plantations pastorales pour augmenter l’offre fourragère sur 25.000 ha, le désenclavement des populations par la mise en place de réseaux de pistes sur plus de 5.000 km, la mobilisation de la ressource hydrique au profit des populations à travers la réalisation de 90 points d’eau. « Il reste surtout à valoriser sur le plan scientifique toute l’œuvre accomplie pour faire un bilan réel et aborder tous les aspects liés à la possibilité de sa reprise dans le cadre de la nouvelle stratégie de développement rural intégré », a-t-on souligné auprès de la responsable du service de la lutte contre la désertification. Cependant, a-t-on estimé, il est indispensable, aujourd’hui, de passer à une autre étape du barrage vert dans le cadre d’un vaste programme de consolidation et de réhabilitation pour la période 2015-2019.

« Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la politique nationale de lutte contre la désertification et d’aménagement du territoire, et la reprise du barrage vert ne sera pas conçue comme un mur d’arbres entre le Sahara et le nord du pays, mais plutôt comme un ensemble d’actions et d’interventions multisectorielles de conservation et de protection des ressources naturelles et de lutte contre la pauvreté », observe-t-on. Il est ainsi prévu, après une phase de constat de l’état des lieux et des changements écologiques, d’appréhender les menaces qui pèsent sur le barrage vert, d’évaluer les impacts environnementaux et sociaux de cet investissement, d’analyser l’apport des différents programmes de lutte contre la désertification qui y ont été menés et de proposer un plan d’action opérationnel pour une éventuelle reprise et extension.

L’objectif principal escompté par la mise en œuvre du plan opérationnel est de lutter contre la désertification par une gestion durable des ressources naturelles renouvelables et des écosystèmes steppiques et présahariens. Selon la Direction générale des forêts, le plan d’action prend en considération plusieurs axes, entre autres, la restauration et la conservation des sols, la conservation et la valorisation de la biodiversité, la protection durable des infrastructures, la diversification des systèmes d’exploitation, l’amélioration de la séquestration du carbone dans les couvertures végétales et les sols, la création d’emplois et de revenus grâce, notamment, à une meilleure maîtrise, la mobilisation et la valorisation des ressources en eau. Ainsi, et pour un suivi efficace du programme projeté, il est également prévu l’évaluation des impacts induits. « L’objectif est d’améliorer les approches et les modes d’intervention en rapport avec les exigences d’une gestion durable des ressources naturelles », a-t-on noté. Il s’agira de développer des indicateurs relatifs à la surveillance des ressources naturelles existantes, à l’alerte précoce et le suivi-évaluation des nouvelles réalisations. Rappelons, enfin, que la consolidation et la réhabilitation du barrage vert ont été initiées par le gouvernement pour faire face aux défis environnementaux liés en grande partie aux changements climatiques et à la désertification, C’est dans ce sillage que l’Algérie est appelée à faire face et à agir en urgence et efficacement, a-t-on souligné.

M. M.