Le marché parallèle a atteint le secteur de l’enseignement et personne ne peut expliquer comment, à la veille de la rentrée scolaire, alors que les libraires attendaient la livraison des livres,
ces derniers étaient déjà disponibles sur différents étalages du marché noir.
Désorientés, les parents ne savent plus sur quel pied danser, attendre l’arrivage qui se faisait au compte-gouttes ou se faire déplumer par les revendeurs, qui prennent en otage un secteur qu’on a cru à l’abri, nous dit un père de famille dans une librairie en rupture de stock. Il est vrai que les arrivages se font régulièrement, mais pas assez vite alors que les enfants sont déjà en classe, disent les libraires que nous avons rencontrés. Comment expliquer que les commerçants, qui ont un registre du commerce, qui paient leurs impôts, sont moins servis que les vendeurs à l’étalage qui leur font une concurrence déloyale, se demande un libraire en plein centre-ville de Batna. Même si les libraires reconnaissent qu’il y a une meilleure organisation, ils ne comprennent pas comment un secteur aussi sensible devient une proie aux fuites et à la vente hors circuit officiel.
