Depuis son ouverture, il y a cinq ans, le département de langue et culture amazighe n’a pas cessé de prendre en charge une demande grandissante d’inscription et dont l’ouverture et l’inauguration se sont faites avec beaucoup de difficultés et d’entraves.
Comme pour dépasser justement cette époque révolue, en ce début d’année d’inscription universitaire, l’administration du département connaît comme les années précédentes une affluence assez importante des jeunes bacheliers. Ces derniers viennent non seulement de la wilaya de Batna et des autres régions des Aurès, mais aussi des quatre coins du pays, Annaba, Souk Ahras, Ghardaïa, Timimoun… L’obstacle ou le frein de la maîtrise ou non de la langue amazigh fait partie du passé.
Lors d’une rencontre avec le chef du département, Jamel Nehali, ce dernier nous a fourni d’amples informations sur la situation de son département. « Cette année, nous sommes à la sortie de la 3e promotion en licence avec 350 étudiants et la première promotion de mastère de 50 étudiants. Nous sommes amplement satisfaits du travail que nous avons effectué depuis l’ouverture du département, et ce, grâce aux efforts de tous.
Nous préparons une offre de formation doctorat pour l’année prochaine, et nous optons pour la qualité. La sélection va être draconienne. Nous avons huit enseignants, dont quatre docteurs en langue et culture amazighes, et quatre autres magistères », précise-t-il. Des thèmes d’études et de magisters sont soigneusement choisis afin de répondre à plusieurs critères : faire de la recherche scientifique, enrichir la bibliothèque, le travail de proximité avec les médias locaux (radio).
Parmi les thèmes choisis, l’anosmatique, qui se fera avec la collaboration d’autres instituts, les travaux sur le lexique, la comparaison inter-dialecte (chawi, kabyle, m’zab…) et intradialectes ; cette étude concerne la majorité des variantes de la langue amazigh. Le premier responsable du département joue la transparence et nous informe d’un léger déficit en matière d’enseignants dans son département. La formation et la sortie des compétences risquent de durer encore une ou deux ans pour combler ce vide. Aussi, une bonne nouvelle vient un peu apaiser ce souci, « 30 éléments de la première promotion ont été recrutés dans les différents cycles de l’enseignement ».
« Aussi bien cette performance que l’ouverture du département lui-même n’auraient pas été possible sans la contribution de différents acteurs dont le mouvement associatif qui a milité pour l’ouverture de ce département. Le Haut-commissariat à l’amazighité et l’administration de l’université de Batna ne sont pas restés insensibles à cette demande, qui a donné ses fruits de nos jours », nous dit Jamel Nehali.