Les deux chercheurs algériens, Ismail Yahiaoui et Lamine Souag, sont à la recherche d’un éditeur pour un dictionnaire Korandji-Arabe-Anglais, mais aussi pour un autre Korandji-Arabe-Français. Les efforts des deux chercheurs tendant à faire connaitre le Korandji, le parler des habitants de la région de Tabelbala, au sud de Béchar.
C’est « dans le but de promouvoir et faire connaitre le parler Korandji, un parler unique tant en Algérie que dans les pays du Grand Maghreb » que les deux chercheurs ont confectionné ces deux dictionnaires qui représentent une initiative unique destinée aux « lecteurs ou autres chercheurs et universités, tant en Algérie qu’à l’étranger », comme cela a été indiqué par le sociologue Yahiaoui qui s’est confié à l’APS.
Un pas de plus vers la valorisation du Korandji
Ce dictionnaire a connu le jour suite à « une étude réalisée sur tous les aspects de ce parler pratiqué actuellement par 3.800 à 4.000 locuteurs de la région de Tabelbella », indique le sociologue qui a tenu à préciser que le Korandji est un parler qui risque de disparaitre « si des mesures de sa promotion ne sont pas prises, car les parents ne parlent plus le Korandji avec leurs enfants, l’abandonnant au profit de la langue arabe, langue nationale et officielle ».
Le Korandji est une langue qui est parlée seulement dans l’oasis de Tabelbala, au sud de Béchar. Il s’agit du parler le plus septentrional et le plus isolé de la langue Songhaï. Le Korandji, ou Kawara’n’dzi, qui veut dire « Langue du Village », est un mélange de Songhaï, d’arabe et de Tamazight. Il représente une grande richesse culturelle pour l’Algérie.
En février dernier, Si El Hachemi Assad, Secrétaire général du Haut commissariat à l’amazighité (HCA), lors de sa visite à la wilaya de Béchar, a indiqué que le HCA va inscrire le « Korandji », comme axe de recherches scientifique et académique. « Il est inconcevable qu’une langue étrangère soit enseignée à nos élèves avant une langue nationale », a déclaré le secrétaire général du HCA.