Il faut avoir beaucoup de patience pour tenir le coup devant les embûches administratives, si l’on veut monter un investissement dans le domaine du tourisme à Béchar. Un des trois promoteurs dans le cadre d’un investissement touristique à Tabelbala a jeté l’éponge, ne pouvant tenir face aux dos-d’âne dressés sur son chemin par une administration qui ne montre aucune volonté quant à la concrétisation d’un projet, dont le dossier est déposé depuis 2008. Suite à ce changement, les deux associés restants se retrouvent ainsi à la case de départ. Pire encore, la direction des Domaines vient de les poursuivre devant le tribunal administratif pour les délester du titre de concession du terrain d’assiette sous prétexte que le projet n’a pas démarré. Les deux investisseurs ont déjà procédé au forage pour alimenter leur infrastructure en eau nécessaire aux commodités du complexe, à la piscine et à l’arrosage des palmiers et autres arbustes plantés à cet endroit désert.
Ils ont creusé pour poser des semelles et monter des piliers. Mustapha Makhlouf qui se trouve en visite à Béchar pour répondre à la convocation du tribunal, a pris attache avec nous pour nous prendre à témoin, puisqu’en 2015 nous nous sommes rendus sur les lieux pour effectuer un reportage et avons vu les travaux effectués. Il a ensuite recouru aux services d’un huissier de justice qui s’est rendu sur les lieux et dressé un procès verbal de constat. Mustapha Makhloufi se demande sur quelle base la direction des Domaines a porté plainte contre lui et son associé pour non démarrage du projet, alors qu’aucun agent des Domaines ne s’est déplacé sur les lieux, qui se trouvent à 330 km au sud de Béchar et à 90 km de Tabelbala. Il se dira prêt à affronter cette nouvelle embûche administrative qui cherche à le décourager d’investir dans le tourisme.
Faudrait-il rappeler que pour le moment aucune structure d’accueil n’existe à Tabelbala. Il n’y a ni hôtel, ni auberge de jeunesse, ni restaurant. Les archéologues, les anthropologues et linguistes nationaux ou étrangers de passage dans la région pour études doivent compter sur l’hospitalité légendaire des habitants. En 2015, Mustapha Makhlouf, un des promoteurs restants, nous a révélé qu’ils ont eu, depuis 2008, l’intention d’investir dans le cadre du Colpi pour la construction d’un motel à l’intersection de la route de Tabelbala avec celle menant de Béchar à Tindouf. Ils ont déjà procédé au forage pour alimenter leur infrastructure en eau nécessaire aux commodités du complexe, à la piscine et à l’arrosage des palmiers et autres arbustes plantés à cet endroit désert. Ils ont creusé pour poser des semelles et monter des piliers. Ce projet, selon les plans, prévoit la construction d’un hôtel, un restaurant, une cafétéria, une piscine, une dizaine de magasins en plus d’aires de repos. Le coût prévisible au départ est de l’ordre de 17 milliards de cts.
Pour ce qui est de l’emplacement choisi, le promoteur dira qu’il voudrait construire un lieu de repos sur la longue route reliant Béchar à Tindouf d’une longueur de plus de 800 km. Ce complexe se trouve aussi à quelques kilomètres de la Dhaya, une zone humide constituant une halte pour les oiseaux migrateurs. Non loin de là se trouvent aussi des sites préhistoriques offrant un espace d’étude aux chercheurs et aux amateurs de tourisme écologique. Pour le moment, les investisseurs ont fait acquisition d’un groupe électrogène pour le pompage de l’eau et l’électrification de la loge abritant l’équipe chargée de la réalisation du complexe. Mustapha Makhlouf montrera du doigt le réseau d’électrification rurale se trouvant à 200 mètres du site et souhaite obtenir l’aide de la SDO pour lui fournir l’électricité. Pareil geste, dira-t-il, est en mesure de booster nos efforts dans la concrétisation de ce projet qui entre dans le cadre du développement du tourisme dans le Grand Sud.
Messaoud Ahmed