Le wali de Béjaïa, Mohamed Hattab, a insisté, hier lors de sa visite d’inspection et de travail qui l’a conduit au chantier de réalisation de 12 000 logements, tous types confondus, sur l’importance et l’intérêt à accorder à la qualité.
«Nous devons privilégier la qualité et passer à la réalisation de cités intelligentes», a-t-il affirmé devant les directeurs du logement et de l’OPGI, qui lui fournissaient des explications sur ces programmes de logements. Implantés sur un site de 250 hectares, au lieudit Ighzer Uzarif, dans la commune d’Oued Ghir, limitrophe du chef-lieu de wilaya, ces programmes de logements entrent dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014 et vont bénéficier essentiellement aux habitants de la ville de Béjaïa. Sur ces 12 000 logements, un total de 6 920 est de type LPL, 4 900 AADL et 50 logt FNPOS. Trois entreprises étrangères sont en charge de réaliser les logements publics locatifs (LPL). Il s’agit des entreprises chinoises CCRC et CCCC, qui réalisent respectivement 2 000 et 2 650 logements, ainsi que de l’entreprise turque Atlas, à laquelle échoit la construction de 2 270 unités. Le taux d’avancement varie d’un lot à un autre. Sur les 57 blocs de treize étages qu’elle doit réaliser, l’entreprise turque a construit, pour le moment, quatre bloc, à raison d’un bloc chaque mois. «D’ici la fin de l’année, les blocs seront achevés», a rassuré un responsable du secteur du logement à Béjaïa. Toutefois, la distribution des logements aux bénéficiaires est subordonnée à la réalisation des VRD. «C’est un grand chantier. Le coût de la réalisation des amenées de gaz, de l’électricité et de l’eau avoisine les 13 milliards de dinars», a-t-on appris du chef de projet de ce nouveau pôle urbain. Concernant la réalisation des 4 900 logements AADL, elle a été confiée à l’entreprise chinoise CCRC (2000 unités) et une entreprise algérienne Géneral Beton et Construction (2 900 unités). Des dizaines de blocs ont été érigés, alors que d’autres chantiers sont au stade des terrassements, a-t-on constaté. Prévue initialement sur le plateau Sidi Boudrahem, puis transférée à Oued Ghir pour raison de sol inconstructible, cette nouvelle cité, destinée à accueillir 60 000 habitants, renferme aussi 59 équipements publics, entre écoles primaires, CEM, groupes scolaires, bloc administratif, siège d’APC, une station urbaine, un bureau de poste, maison de jeunes, auberge de jeunes, marché couvert, cinémathèque, polyclinique, crèche, jardin, un centre culturel, bibliothèque, hypermarché, un centre commercial… Un parc d’attraction et une zone d’investissement sont aussi prévus dans le cadre de ce méga projet. Présent sur les lieux, le maire d’Oued Ghir n’a pas manqué d’interpeller le wali de Béjaïa sur l’importance de réserver des assiettes foncières pour la réalisation d’investissements propres à cette commune à même de renflouer ses caisses et faire face la gestion future de ce pôle urbain. «L’APC d’Oued Ghir, avec son budget, ne peut pas gérer une cité de 60 000 habitants. Je propose la réalisation de deux salles des fêtes communales, dont les rentes serviront à entretenir cette cité. Aussi, il faut préparer les moyens efficaces pour traiter les milliers de tonnes de déchets qui seront générées quotidiennement par cette population», a-t-il avisé.
Des entreprises asphyxiées
Par ailleurs, le wali de Béjaïa, accompagné des élus locaux, a inspecté le chantier de réalisation d’une bibliothèque et d’une maison de jeunes à la cité Sidi Ali Lebhar, sise à la périphérie de la ville de Béjaïa. Le taux d’avancement des travaux dépasse les 50%, mais leur achèvement dépend du règlement de la situation financière de l’entreprise en charge de réaliser ces deux infrastructures. «Mon entreprise est asphyxiée. Je ne suis pas payé depuis juillet dernier. J’ai réalisé des travaux de 20 milliards, sans encaisser aucun sou. Je vit sous la pression des fournisseurs», s’est plaint le responsable de cette entreprise au premier chef de l’exécutif. Pour le directeur des équipements publics, le problème se situe au niveau du trésor public. «En ce qui nous concerne, nous avons signé et mandé toutes les factures. Il faut qu’il voie avec le trésor public», a-t-il répliqué. À signaler que même l’entreprise chinoise charger de construire une partie des logements au site Ighzer Uzarif a déploré les retards enregistrés dans le virement de son argent. Même son de cloche à l’ENGOA, l’entreprise nationale détentrice du projet de réalisation de l’échangeur des Quatre chemins. Le retard dans le règlement de ses factures par la DTP n’est pas sans conséquence négative sur la cadence des travaux. Le wali de Béjaïa, qui a promis d’intervenir pour débloquer cette situation, a insisté auprès de cette entreprise pour livrer la totalité du projet avant la prochaine saison estivale.