M. Abdesslam Chelgham, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a plaidé avant-hier en marge de sa visite de travail à Béjaïa pour «une autonomie en matière de production de la poudre de lait», appelant par la même occasion les industriels à «s’investir dans la production de poudre de lait», avec cette promesse que «l’Etat achètera toute leur production».
Une option qui s’inscrit dans la cadre de la politique de l’Etat qui s’articule dans le sens de la réduction des importations de produits divers, dont la facture reste trop lourde pour le gouvernement.
Et ce n’est pas sans raison que le wali de Béjaïa s’engagera à accorder une concession de terrain à tout investisseur qui s’inscrit dans cette optique.
La wilaya de Béjaïa, qui possède une superficie totale agricole de 164 741 hectares avec 130 295 hectares de surface agricole utile, peut s’accommoder avec cette volonté d’autant plus qu’elle compte un pôle agroalimentaire des plus importants dans le pays. La production nationale représente un taux de 1,4% par rapport à la valeur de la production nationale.
Le taux de croissance de la wilaya pour l’année écoulée est de 24,09% et occupe la deuxième place au classement national.
Le secteur de l’agriculture, qui reste le troisième secteur productif après celui des hydrocarbures et du commerce, avec une valeur ajoutée de 1 771,5 milliards de DA et un PIB global de 17 205,10 milliards de dinars, participe à hauteur de 9,8% au PIB national et occupe deux millions et demi de personnes dans 1,2 million d’exploitations agricoles et d’élevage. Abdesslam Chelgham fera part à l’ouverture, au campus universitaire d’Amizour de la première édition du Séminaire national de la figue de Barbarie, de la réorganisation et soutenir les filières agricoles en introduisant des semences de haute performance pour augmenter la production nationale, développer l’exportation des produits agricoles, étendre le mécanisme afin de répondre au déficit en main-d’oeuvre, investir et rénover les exploitations agricoles et moderniser l’administration agricole.
Le rôle moteur du secteur de la pêche dans le développement de la wilaya a été relevé avec cet impératif de le faire bénéficier des facilités accordées par l’Etat dans le cadre des dispositifs d’aide et d’encadrement pour les investisseurs dans l’aquaculture, qui enregistre un important retard alors qu’elle est censée venir en appoint à la pêche classique ou sauvage qui a ses limites. Les investisseurs dans le domaine ont pour leur part relevé des difficultés rencontrées dont les lourdeurs bureaucratiques, quelques textes de loi perturbent l’activité à réajuster, le soutien financier étatique à renforcer.
Il a été également souligné la vocation agricole de la wilaya avec des performances dans l’oléiculture notamment, où elle occupe la première place au niveau national avec une production annuelle de 895 009 quintaux. Béjaïa est également un pôle d’excellence en matière de production laitière, a-t-on exprimé avec cette plaidoirie pour une synergie entre l’éleveur et le transformateur, dans cette filière qui occupe une place honorable dans la wilaya.