En plein quartier dit de l’Edimco, à quelques mètres du tribunal administratif de Béjaïa et du marché bihebdomadaire, est érigé un immeuble de dix étages flambant neuf, dédié théoriquement aux affaires, mais qui est dans un état de quasi abandon.
La construction de cet édifice a pris des années. Un temps durant lequel les habitants de la ville se demandaient à quoi devait servir ce nouvel immeuble jouxtant d’autres immeubles d’habitations. Même après la fin des travaux, ledit édifice est longtemps resté fermé. La raison avancée ça et là était que le propriétaire dudit immeuble, l’ENPI, hésitait quant au choix du modèle économique à lui appliquer avant d’en lancer l’exploitation. À son ouverture, le choix avait semblé avoir été fait en faveur de la vente des locaux aux entreprises et organismes publics à la recherche de lieux pour s’y établir ou installer leurs différents services. Ce fut le cas de le Direction de l’Emploi, de l’ANSEJ et de l’Actel, entre autres. Mais pas grand monde d’autre. L’immeuble comprend une dizaine d’étages. À chaque niveau se trouvent des locaux séparés par une sorte de menuiserie en aluminium avec des façades en verre transparent. Ce qui accentue la sensation de vide des espaces abandonnés par les gestionnaires du projet. Selon des employés de cette tour quasi fantôme, la direction aurait choisi non pas la location, mais la vente de ces locaux aux organismes publics. Les entreprises privées seraient-elles indésirables dans cet espace ? De plus, nous a-t-on affirmé sur place, l’option de la location n’a pas été retenue par les promoteurs du projet. Ce qui rend l’accessibilité à ces espaces quasi impossible en ces temps de vaches maigres. La décision prise par le propriétaire des locaux d’en faire un centre d’affaires plutôt qu’un centre commercial a exclu beaucoup de candidats pourtant désireux de trouver des espaces adéquats pour l’exercice de leur profession et de leurs activités. En montant les escaliers, on se rend compte de l’état d’abandon de l’immeuble, rongé par la poussière et les détritus. On dirait qu’aucun coup de balais ou de chiffon n’a été passé sur ces espaces depuis des lustres. Même si une hypothétique entreprise désirait acquérir des locaux, elle serait vite découragée par l’état des lieux. L’éclairage n’est pas mis et le manque de lumière donne l’impression de se retrouver dans une maison hantée. Seul le rez-de-chaussée manifeste une activité. Il s’y trouve, en effet, un bureau de l’Agence de Wilaya pour l’Emploi, et le centre de paiement des factures téléphoniques de l’Actel. Sinon, dès le premier étage, on se rend compte de la situation de ce bâtiment qui est pourtant situé à un carrefour stratégique, à deux ou trois cents mètres de la grande cité d’Ihaddaden, lieu plein de vie et cité commerçante. Même les locaux de l’ANSEJ, généralement très fréquentés par les jeunes, sont perchés au cinquième étage, et le Direction de l’Emploi au sixième. Le Big Center de Béjaïa continuera-t-il à rester ainsi vide au mépris de toutes règles économiques ? Le lieu restera-t-il ainsi stérile sans donner de chance à quiconque pour développer une activité économique capable de donner un peu d’espoir à la ville en quête de développement ? On pourrait aussi dire la même chose du grand bâtiment au mur rideau en verre, situé en plein carrefour Naceria. Il est quasiment vide depuis plusieurs années et aucune activité ne semble avoir été lancée pour donner un semblant de vie à ce carrefour plus que stratégique, puisqu’il se situe en plein centre-ville. On pourrait aussi parler des autres bâtiments qui, tout comme ce dernier, sont des propriétés privées. Mais a-t-on le droit de laisser des immeubles occupant des espaces publics vitaux pour la ville, sans aucune perspective sociale ou économique ? Cette situation nuit à la vitalité de Béjaïa qui, riche de son patrimoine, s’appauvrit à cause de la mauvaise gestion de ses moyens. Ces éléments contribuent certainement à accentuer ce sentiment partagé par beaucoup que rien ne bouge à Béjaïa malgré ses avantages et ses moyens colossaux.