D’aucuns n’auraient cru à une scène aussi crapuleuse que terrifiante plongeant le village d’Ighil, Ouantar de la commune de M’Cisna, dans la wilaya de Béjaïa, dans l’émoi et la consternation.
Un ancien imam a froidement égorgé sa femme pendant que cette dernière dormait paisiblement.
L’effroyable scène a eu lieu dans la matinée de mercredi dernier.
Pris de démence, l’imam, sexagénaire, originaire de la région de Kherrata, a achevé sa femme en l’égorgeant après lui avoir asséné plusieurs coups de couteau en plein coeur.
«Il était 5h30 du matin lorsque l’imam, n’exerçant plus sa profession pour des raisons jusque-là inconnues, a accompli son forfait digne des films d’horreur hollywoodiens», a-t-on appris auprès des enquêteurs en charge de cette affaire inédite.
Après lui avoir asséné un sévère coup de hache sur sa tête, l’imam s’est déchaîné sur la victime agée de 46 ans en lui portant trois autres coups de couteau en plein coeur avant de l’égorger et lui porter le coup de grâce avec un coutelas au ventre.
Sitôt sa besogne accomplie, le criminel prend tranquillement le bus assurant la liaison du village vers le chef-lieu de la wilaya de Béjaïa pour se rendre au commissariat de Seddouk où il a raconté, en détail tous les épisodes du feuilleton dans lequel il était l’acteur principal.
Aussitôt la nouvelle répandue, c’est la consternation générale parmi la population locale, ont témoigné les habitants d’Ighil Ouantar et les enquêteurs qui se sont rendus sur les lieux.
Tout le monde continue à s’interroger et à spéculer sur toutes les pistes plausibles aux fins de déterminer les circonstances, notamment le mobile du crime.
Aussitôt pris en charge, les premières révélations, aussi fracassantes qu’effroyables, tombent.
Dans ses aveux, l’imam a soutenu avoir accompli l’acte sous l’effet de la sorcellerie.
«Ce sont les démons qui sont en moi qui ont tué ma femme, ils l’ont égorgée. Le Djinn qui m’accompagne dans la confection des amulettes m’a recommandé de tuer ma femme, j’ai aussitôt répondu favorablement à sa demande sans pouvoir émettre une quelconque résistance ni opposition », a-t-il avoué lors de son interrogatoire ajoutant qu’il ne s’est rendu compte de son acte qu’après avoir accompli son méfait.
Sur un autre plan l’enquête, aussitôt ouverte, s’étale sur plusieurs chapitres, ajoutent nos sources indiquant que le passé de l’imam assassin est intrigant à plus d’un titre.
Ce dernier a épousé deux femmes et est père de 15 enfants dont 11 avec la première qu’il a laissés dans sa ville d’origine, Kherrata, tandis que les quatre autres sont issus de son second mariage.
Aussitôt présenté devant le procureur près du tribunal d’Akbou, le mis en cause a été écroué.
L’enquête ouverte est toujours en cours tandis que l’autopsie du corps de la victime a eu lieu hier.
NABIL BELBEY