Tout en estimant “étrange et dangereuse” l’organisation de la réunion au détriment d’une décision du Conseil d’État, le coordonnateur du parti évoque “des manœuvres illégales”.
Abderrahmane Belayat, coordonnateur au Front de libération nationale (FLN) depuis l’éjection de son ex-secrétaire général Abdelaziz Belkhadem en janvier dernier, écrit au ministère de la Justice et lui fait part de son rejet des résultats de la session du comité central du parti du 29 août. “Nous vous assurons notre opposition aux résultats de la réunion de cette session”, dit-il dans sa missive datée du 29 août dernier. “En vertu de l’article 9 du règlement intérieur du CC et de l’article 158 des statuts du parti, je vous informe être le seul habilité à convoquer une session du comité central”, explique-t-il.
Dans ce cadre, M. Belayat évoque la décision du Conseil d’État rendue publique annulant l’autorisation obtenue par le groupe de Boumahdi pour la tenue d’une réunion du comité central le 29 août à l’hôtel El-Aurassi. Tout en estimant “étrange et dangereuse” l’organisation de la réunion au détriment d’une décision du Conseil d’État, le coordonnateur du parti évoque “des manœuvres illégales” à travers lesquelles “ils se sont permis de tenir la réunion du CC tout en contrecarrant la décision du Conseil d’État, en contredisant et en entravant la mesure émanant d’une instance suprême”, estime-t-il. Aussi, dans une conférence de presse tenue au siège du parti, le même jour, le coordonnateur du bureau politique du parti a annoncé que “son bureau politique prépare la tenue de la réunion du comité central”, affirmant que “le coordonnateur du bureau politique est le seul habilité à convoquer une réunion extraordinaire pour l’élection d’un nouveau secrétaire général du parti conformément à l’article 9 de son règlement intérieur”. “Le groupe du président de la 6e session Boumahdi n’est pas qualifié pour convoquer les membres du CC à une session extraordinaire pour l’élection du secrétaire général”, a-t-il indiqué.
Pour rappel, dans la matinée de jeudi dernier, le tribunal de Bir-Mourad-Raïs avait donné une autorisation administrative au groupe de Boumahdi lui permettant de tenir une réunion du comité central à l’hôtel El-Aurassi, à Alger. La veille de la tenue de la session du CC, soit mercredi dernier dans l’après-midi, le Conseil d’État avait accepté le recours introduit par le groupe de Belayat. Mais c’était juste pour un laps de temps, puisque le lendemain matin le groupe de Boumahdi, qui lui aussi avait déposé un recours auprès du conseil d’État, a obtenu gain de cause et a été, donc, autorisé à tenir sa réunion du CC. C’est en effet le tribunal administratif de Bir-Mourad-Raïs qui a autorisé jeudi la reprise des travaux de la 6e session du comité central (CC) du parti.
Dans une déclaration à la presse au tribunal administratif de Bir-Mourad-Raïs, l’avocat de la wilaya d’Alger, Haouas Ghourid, a expliqué que “le recours introduit pour l’annulation de la tenue de la 6e session du CC du parti a été rejeté jeudi car infondé”. Les travaux de la 6e session du CC du parti du FLN “doivent reprendre normalement”, a expliqué Me Ghourid, précisant que le recours a été rejeté “car jugé infondé et que les personnes l’ayant introduit pour l’annulation de la réunion du CC n’étaient pas qualifiées pour intenter une telle action en justice”.