L’absence d’oxygène aux tumeurs cancéreuses dope leur croissance, alors que leur réalimentation en ce composant de l’air contribue à donner la capacité de lutter contre leur développement, révèle une étude Belge publiée jeudi.
« C’est l’environnement direct de la tumeur qui détermine sa capacité à croître ou à régresser » indique l’équipe des professeurs Diether Lambrechts et Bernard Thienpont, de l’université de Louvain, qui a travaillé sur plus de 3.000 patients.
« Notre étude montre que des altérations épi-génétiques (l’expression des gènes) sont causées par l’environnement de la tumeur, et plus précisément par le manque d’oxygène », explique le Pr Lambrechts, cité mercredi par le journal « le Soir ».
L’étude prouve que le maintien d’une alimentation en oxygène adéquate dans les tumeurs inhibe ces soi-disant aberrations épi-génétiques, ajoute-t-il
Ces conclusions pourraient, selon cette étude, déboucher sur l’élaboration de nouveaux médicaments contre le cancer ciblant les vaisseaux sanguins ou les aberrations épi-génétiques.
Elles révèlent, en outre, que ce mécanisme est non seulement constaté dans les tumeurs du sein, mais qu’il s’applique également à celles de la vessie, du côlon, de la tête et cou, du rein, du poumon et de l’utérus, les cancers parmi les plus fréquents, indique le propfesseur Thienpont.
L’équipe de chercheurs Belges cherche désormais à savoir s’il est non seulement possible d’inhiber, mais peut-être même d’inverser certaines de ces aberrations épi-génétiques, des pistes ouvrant de nouvelles voies dans la lutte contre le cancer.