Si l’Argentine se repose énormément sur le talent de Lionel Messi, le danger semble venir de partout avec cette équipe de Belgique. Divock Origi, Kevin De Bruyne, Romelu Lukaku… Les Diables Rouges sont aussi talentueux les uns que les autres et tous en confiance.
Comme l’a si bien résumé Diego Maradona, «Messi est très seul». Trop seul. Tout l’inverse de la Belgique d’Eden Hazard, future adversaire de la sélection argentine ce samedi en quarts de finale de la Coupe du monde (18h, heure française). «L’équipe ne fait pas de changements de rythme, il n’y a pas de mouvements en attaque, poursuivait El Pibe de Oro jeudi, sur une chaîne de télévision vénézuélienne. Ils doivent se mettre dans la tête que nous ne pouvons pas être le Sporting Messi. Peut-être qu’il peut marquer un superbe but. Mais si ça ne marche pas pour le gamin, qu’on ne vienne pas lui sauter dessus demain pour en faire le coupable du désastre argentin.» Directement impliqué sur 5 des 7 inscrits par l’Argentine depuis le début du Mondial (4 buts, 1 passe décisive), le quadruple Ballon d’Or porte ses coéquipiers à bout de bras en terre brésilienne. Si Angel Di Maria a inscrit le but vainqueur face à la Suisse en huitièmes, c’était sur un caviar de… Messi, après une accélération fulgurante.
Cela a suffi pour permettre à l’Albiceleste de se hisser en quarts de finale. Reste à savoir si cela peut ouvrir les portes du dernier carré aux hommes d’Alejandro Sabella. «C’est une équipe qui manque d’équilibre, reconnait le sélectionneur belge, Marc Wilmots. Cette fois, on ne sera pas favori. Mais en quart, ça ne veut rien dire d’être un peu plus fort. J’ai déjà tout en tête. Messi, on ne va pas le regarder jouer. Je sais comment les prendre. Par contre, je me demande comment ils vont faire pour nous contrer. Ça va être intéressant.»
Hazard, première contre l’Argentine ?
En Belgique, la star se nomme Eden Hazard. Bien connu en France pour avoir longtemps brillé sous les couleurs du Losc, le joueur de Chelsea et des Diables Rouges ne démérite pas au Brésil. Certes, il est (beaucoup) moins décisif que Messi puisqu’il n’a pas encore trouvé le chemin des filets dans ce Mondial. D’ailleurs, il n’a marqué que six fois lors de ses 50 apparitions sous le maillot de sa sélection nationale. Mais il a délivré deux passes décisives très importantes en poules, face à l’Algérie et la Russie. Le tout avec une prestation de haut niveau face aux Etats-Unis en huitièmes de finale. «Il faut arrêter de me comparer à Messi, ce n’est pas sérieux. Il est plus fort que moi», a encore récemment répété Eden Hazard, qui croisera l’idole de Barcelone pour la première fois sur un terrain ce samedi.
» Je préfère une équipe collectivement très forte que de dépendre d’une individualité »
S’il n’est effectivement pas (encore ?) au niveau de son illustre aîné, Hazard (23 ans) est en tout cas mieux entouré que Messi (27 ans) si l’on en croit les prestations des deux équipes au Brésil. Au moins en termes de collectif et de confiance, car avec Sergio Aguero, Angel Di Maria ou Gonzalo Higuain, l’Argentine ne manque pas de talent. «Eden est peut-être pointé par la presse internationale comme la star de notre groupe mais moi, ce que je vois, c’est que la Belgique est un bloc qui ne dépend pas de la prestation d’un seul joueur. Je préfère une équipe collectivement très forte que de dépendre d’une individualité», assure Wilmots.
De Bruyne au top, Lukaku de retour
Cela tombe bien : le danger vient de partout avec son équipe de Belgique. D’ailleurs, les six buts belges ont été inscrits par six buteurs différents ! Contre les Etats-Unis, c’est l’excellent Kevin De Bruyne qui a débloqué le compteur en prolongation. «Avec Kevin, tout est possible. C’est un garçon qui a tout: volume de course, qualité de passe, il sait marquer et faire marquer, il sait travailler défensivement et offensivement», explique Marc Wilmots. Vilipendé pour son manque de réussite dans les médias du Plat-Pays après un début de Mondial cahin-caha, le bulldozer Romelu Lukaku a repris sa marche en avant avec une passe décisive et un but, celui du KO, face aux Américains. Son coup de mou a au moins permis au Lillois Divock Origi de se mettre sous le feu des projecteurs. Reste à savoir lequel débutera contre l’Argentine. Kevin Mirallas, Dries Mertens voire la pépite de Man. United Adnan Januzaj sont également des poisons. Sans parler des milieux, Axel Witsel ou Marouane Fellaini.
Des Diables aux dents longues
En résumé, cette équipe de Belgique a du talent à revendre, des joueurs dangereux et une bonne dynamique. Le tout sans pression, mais avec de l’ambition. Beaucoup d’ambition. «Je ne suis pas là pour fêter, je suis là pour gagner des matches, c’est ça notre but, a martelé Wilmots, après la victoire des Diables en huitièmes. Les places d’honneur, ça ne m’intéresse pas. Je crois qu’on fête quand on a un titre ou quand on est dans les quatre derniers, mais pas maintenant, c’est beaucoup trop tôt. Une fois en quarts, on doit avoir une seule idée : aller en finale. Les joueurs veulent y aller.» Lionel Messi et les siens sont prévenus.