Belhimer: La décennie noire a évité à l’Algérie le printemps arabe

Belhimer: La décennie noire a évité à l’Algérie le printemps arabe

L’écrivain Amar Belhimer estime qu’il est impossible d’appeler ce qui s’était passé dans le monde arabe, il y a cinq ans, de printemps au vu de la situation dans laquelle se trouvent les pays en question.

Intervenant en marge de la présentation de son ouvrage à la librairie Chaïb Dzaïr de  l’Agence nationale d’édition et de publicité (Anep), Amar Belhimer a fait savoir que ce que s’est produit dans le Monde arabe était planifié et exécuté par les grandes puissances par le biais des sociétés pétrolières et les grandes sociétés de vente d’armes dans le monde.

L’écrivain estime que les objectifs de ces dernières sont divers, entre autres le contrôle des marchés pétroliers, la vengeance contre la position de certains Etats et l’élimination des groupes de résistance.

Par ailleurs, Belhimer a comparé ce qui s’est passé ces dernières années dans la région arabe au plan élaboré par les grandes puissances en 1916 afin de diviser celle-ci en zones d’influence.

A travers les lectures des rapports américains et les analyses de la Banque mondiale, l’orateur a soutenu qu’il s’agit des guerres menées par des grandes puissances dans le Monde arabe dont on ignore la fin.

Pour l’auteur, les événements qu’ont vécus beaucoup de pays arabes ont trouvé un terrain plutôt propice, notamment en l’absence des libertés, de la démocratie, disparition des classes moyennes, la mise à l’écart du citoyen et le fossé entre lui et les centres de décision.

Selon lui, ces plans étaient exécutés par des ONG et des réseaux sociaux alimentés par des jeunes et des minorités frustrées qui ont fait leur apparition de manière significative dans ces pays.

S’agissant du groupe terroriste Daech, il estime qu’il est un pur produit américain, estimant qu’aussi bien les États-Unis que les autres puissances ont toujours besoin d’ennemi pour se donner la légitimité d’intervenir et de prendre le contrôle des pays arabes.

Pour lui, la fin de la Seconde guerre mondiale et la chute du bloc soviétique ont offert aux États-Unis, en quête d’un nouvel ennemi, une occasion de dresser une carte de sorte que leurs intérêts soient préservés, et ce à la lumière de la nostalgie du monde arabe au califat.

D’après l’écrivain, Daesh est un produit occidental étant donné il a apparu dans un pays occupé par les États-Unis depuis 2004.

Pour ce qui est des pays ayant échappé à la vague du printemps arabe, il a cité le cas de l’Algérie dont les événements des années 1990 lui auraient évité, à ses yeux, le même sort que bon nombre de pays et ce malgré les événements dits de sucre et d’huile ayant éclaté en 2011.

Il n’en demeure pas moins pas que l’Algérie n’est pas à l’abri d’éventuels événements étant donné elle continue d’utiliser la rente pétrolière pour l’achat de la paix sociale, estime-il

A l’issue de son intervention, l’interlocuteur a souligné l’importance de la cohésion du front interne pour préserver l’Algérie d’un éventuel chaos.