Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Amar Belhimer, a confirmé ce vendredi la position de l’Algérie concernant la demande d’un règlement global du sujet de la Mémoire, basée sur « la reconnaissance définitive et globale par la France de ses crimes », que le président Macron lui-même a décrit comme étant des « crimes contre l’humanité », ainsi que la présentation d’excuses est nécessaire pour ces crimes contre le peuple algérien pendant la colonisation et durant la Guerre d’Algérie, ainsi que la présentation d’excuses officielles est selon le ministre « une juste compensation ».
Belhimer a également déclaré à l’aube de la première Journée nationale de la Mémoire », qui coïncide cette année avec le 76e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, que l’Algérie reste attachée à un règlement global du dossier de mémoire, en soulignant que la persistance de l’Algérie dans cette direction « a commencé à porter ses fruits. » et qu’elle permettra à de nombreuses familles de défunts martyrs d’enfin obtenir réparation.
Ce règlement consistera en la «la prise en charge des zones contaminées par les essais nucléaires français et la divulgation des cartes des sites où se trouvent encore à ce jour de déchets résultants de ces expérimentations, qui, selon les experts et historiens algériens et français, font partie des pires crimes commis en Algérie par les colonisateurs français », déclare le porte-parole du gouvernement.
Il a écrit dans ce contexte : «Nous sommes conscients que les lobbies anti-algériens à l’intérieur et à l’extérieur de la France continueront à faire pression par tous les moyens pour empêcher la réalisation de ce projet, mais nous campons sur nos positions et nos convictions en ce qui concerne ce sujet qui touche la mémoire collective de toute la nation algérienne, et par la même occasion, les institutions, les historiens, les experts, les juristes et les médias algériens. En particulier, par le lancement chaîne télévisée à ce dessein par Abdelmadjid Tebboune, créée l’année dernière à l’occasion du 66 anniversaire de l’indépendance du pays.
Il a également affirmé que les efforts déployés à cet égard reflétaient la volonté nationale que «notre histoire reste au premier plan des préoccupations de la nouvelle Algérie, mais également une priorité de sa jeunesse ».
« La France doit assumer l’entière responsabilité de 132 ans d’oppression brutale »
Bien que le Porte-parole du gouvernement considère certains acquis réalisés par l’Algérie telle que la récupération des crânes des héros de la Résistance nationale, la levée du secret des archives de plus de 50 ans, ou encore l’aveu de la France sur la torture et de l’assassinat des symboles de la révolution de libération comme étant « modestes », ils restent néanmoins « d’une valeur morale importante ».
Loin d’être des évènements sans importance, ces affaires confirment que le slogan choisi selon lequel «La mémoire se refuse d’oublier», qui a été choisi pour marquer l’occasion, «résume parfaitement la position ferme de l’Algérie en demandant à la France d’assumer l’entière responsabilité des crimes qui ont fait des millions de victimes tout au long de 132 longues années d’oppression brutale.
Le choix de la ville de Sétif afin d’accueillir les événements officiels porte également un sens symbolique profond entre le lieu et les massacres du 8 mai 1945, au cours desquels l’armée d’occupation française a assassiné les Algériens qui se sont déplacés pacifiquement pour revendiquer leur droit légitime à la liberté et à l’indépendance. », a poursuivi M. Belhimer dans un message rendu public. Le ministre de la communication a ajouté « que nous avons le devoir et l’obligation de remplir la promesse faite aux martyrs dont la lutte n’a pas été vaine en leur rendant honneur et en luttant pour l’obtention de ces aveux ».
Le porte-parole du gouvernement a conclu son message en affirmant que «la nation qui préserve son histoire accroît sa capacité à mûrir la conscience populaire et est sensibilisée aux manœuvres racistes qui peuvent avoir lieu de l’autre côté de la Méditerranée.