Belkhadem : “La nomination du Premier ministre relève du Président de la République”

Belkhadem : “La nomination du Premier ministre relève du Président de la République”

Concernant sa possible nomination en tant que Premier ministre du gouvernement issu des législatives, M. Belkhadem a expliqué que «la nomination à ce poste est du ressort du Président de la République».

Le secrétaire général du FLN s’est déclaré « prêt à en découdre » avec ses détracteurs lors de la prochaine réunion ordinaire du comité central du parti programmée pour les 15 et 16 juin prochain.



Invité du « Petit déjeuner » du quotidien El-Khabar, M. Belkhadem informe qu’il compte présenter lors de la prochaine réunion le bilan financier du parti « au centime près ».

Promettant des sanctions contre ceux qui ont tenté de nuire au Front de libération nationale, il se dit, par ailleurs, « prêt à quitter la direction du parti », dans le cas où, ses détracteurs obtiennent la majorité pour sa destitution lors de la tenue du prochain Comité central.  Quoique, explique-t-il, « les législatives du 10 mai ont démontré le peu de poids qu’exercent les redresseurs au sein du  FLN ».

Allant plus loin, M. Belkhadem expliquera le fait que, en appelant à la prochaine réunion du Comité central, « je veux ouvrir un débat libre et transparent et présenter une évaluation concrète des résultats des dernières législatives et j’épargne par la même à mes détracteurs la peine de réunir les signatures nécessaires à ma destitution de la direction du parti », soutient-il.

Lors de cette réunion, tant attendue, seront également discutées des questions d’ordre organique dont la question de retrait de confiance et la préparation des élections locales.

A une question relative à sa possible nomination en tant que Premier ministre du gouvernement issu des législatives, M. Belkhadem a expliqué le fait qu’il ne sera pas nécessairement nommé comme tel.

En effet, comme il le rappellera « la nomination à ce poste est du ressort du président de la République ».

D’autre part, il démentira l’information selon laquelle le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, aurait « donné des instructions » pour la présidentielle 2014 afin d’appuyer le candidat FLN, s’abstenant cependant  de commenter son éventuelle candidature à la présidentielle. L’échéance « est  encore loin », a-t-il  signalé.

Aussi, comme il le dira, c’est au Président de la République que « revient  le mérite dans l’ancrage de la pratique démocratique »,  avant de préciser qu’il a toujours été « soucieux du parachèvement du processus démocratique loin de tout ce qui est susceptible d’entamer la stabilité de l’Algérie ».

« Les Algériens ont rejeté le printemps arabe  et choisi la stabilité »

Dans ce contexte, il n’omettra pas de signaler que, le jour du scrutin, les Algériens « ont rejeté le printemps arabe et choisi la stabilité », soulignant qu’il avait prédit que son parti remporterait entre 180 et 190 sièges. Il s’est dit satisfait de « la victoire tant attendue et aisée » de sa formation politique. Sur un autre plan, le secrétaire général du FLN s’est prononcé en faveur d’un régime semi-présidentiel qui donne des prérogatives aussi bien au Président de la République qu’au chef du gouvernement. Favorable également à l’élargissement des prérogatives du Parlement « pour qu’il puisse exercer ses pleins pouvoirs », le secrétaire général du FLN estime, cependant, que « le régime parlementaire n’est pas un bon choix pour l’Algérie, vu le peu d’enracinement de la culture partisane chez les militants ».

A une question relative à sa probable nomination à la tête du prochain gouvernement, il précisera que, depuis l’amendement apporté à la constitution en 2008, le chef de l’Etat n’est plus tenu de désigner son Premier ministre parmi la majorité parlementaire. Il explique, toutefois, qu’en sa qualité de parti majoritaire au parlement,  le FLN peut faire des suggestions et que la composante du prochain gouvernement sera issue de la majorité parlementaire.  Une majorité « absolue » acquise par le parti, «  avec la volonté exprimée par 13 nouveaux députés, issus des listes indépendantes et de partis politiques, de rejoindre le FLN ». En attendant la proclamation des résultats officiels par le Conseil constitutionnel après l’examen des recours introduits, M. Belkhadem annonce que sa formation a donné son accord de principe pour renforcer ses rangs au sein de l’Assemblée.

En outre, et à l’issue des résultats des élections présidentielles françaises qui ont porté le socialiste François Hollande à la tête du pays, le secrétaire du FLN s’attend à une « détente » dans les relations algéro-françaises.

L’invité du quotidien El Khabar dit avoir décelé  « une certaine flexibilité » dans le discours du président français prononcé le jour de son investiture.

Le fait qu’il reconnaisse que Jules Ferry avait commis une erreur politique en adhérant à la pensée colonialiste,  porte, de l’avis de M. Belkhadem à l’optimisme et constitue en soit une nouvelle approche qui pourrait faire avancer le dossier relatif au devoir de mémoire.

Réitérant sa demande de reconnaissance des crimes commis par le France coloniale, il estime que les rapports de l’Algérie avec la France doivent être établis sur le principe de réciprocité pour deux états qui ont des intérêts communs, tout en préservant le devoir de mémoire. « L’on ne peut construire des relations  fortes et durables quand le devoir de mémoire est négligé », dira-t-il encore en soulignant que le projet de loi criminalisant le colonialisme est toujours au Parlement. « Si Paris anticipe sur un changement de la position des anciens dirigeants de la France, ce projet n’a plus lieu d’être mais si elle ne le fait pas, nous agirons en  conséquence», informe le secrétaire général du FLN.

Hamida B.