Les opposants de Saâdani ont élu domicile dans leur quartier général à El Biar.
La guerre entre les clans du FLN a donné lieu à des déclarations ronflantes. Suite aux accusations graves portées contre sa personne par Amar Saâdani, Abdelaziz Belkhadem a déclaré hier, à un quotidien arabophone en guise de réaction aux propos acerbes du secrétaire général du FLN, qu’«on répond par le silence».
Ainsi, le silence de Belkhadem demeure apathique depuis sa déposition brutale de son poste de conseiller à la présidence de la République. Amar Saâdani qu’on donne comme un homme lâché peu à peu par ses mentors, mourra-t-il de tristesse? Ses détracteurs l’accusent de se mettre dans les oripeaux d’un héros, en accusant son prédécesseur, Abdelaziz Belkhadem, d’un complot contre la nation.
Abderrahmane Belayat a déclaré hier, à sa sortie du plateau d’Ennahar TV que «le combat commencé doit être mené jusqu’au bout».
Ces échanges d’hostilités entre antagonistes à la veille du 10e congrès du FLN se déroulent dans un climat politique très tendu, avec, en toile de fond, la guérilla autour du contrôle de cet appareil pour la course à la succession. Plusieurs parties s’impliquent dans ce conflit éclaté au grand jour.
Certains susurrent des noms qui se seraient immiscés, ou devenus parties prenantes dans ce branle-bas de combat. Dans ce contexte, Saâdani affirme: «Ceux qui souhaitent déstabiliser le FLN, sont les mêmes qui ont poussé les policiers à manifester dans la rue et à monter à la présidence.» En tout cas, les opposants de Saâdani ont élu domicile dans leur quartier général, à El Biar. «Belkhadem et son groupe sont conscients que certaines dispositions de la nouvelle Constitution menacent leurs intérêts et remettent en cause leur projet. «Tout le monde sait que Abdelaziz Belkhadem veut être candidat à la présidentielle. Lui-même, n’a jamais caché son ambition dans les coulisses», dixit Amar Saâdani.
De quelles dispositions a peur Abdelaziz Belkhadem, supposé futur candidat à la présidentielle? S’agit-il du poste du vice-président de la République, ou d’une éventuelle instauration d’un mode permettant l’attribution du poste de Premier ministre à la majorité parlementaire? D’où l’accusation de Saâdani: «Le groupe de Belkhadem veut faire pression pour empêcher la révision de la Constitution.»
Le coordinateur des redresseurs du FLN, Abdelkrim Abada, pour sa part ne compte pas apporter son soutien au groupe ayant mené la récente action de protestation. Ces derniers, dit-il «n’ont pas hésité à plébisciter Saâdani en août dernier à l’hotel El Aurassi et de surcroît, ont entravé la procédure judiciaire visant sa destitution». Forcément, «ces frondeurs de dernière minute ont besoin de se positionner et sont motivés par leurs intérêts personnels», souligne-t-il.
Seule la volonté d’organiser «un congrès fantoche et sur mesures», explique ce qui se passe actuellement au FLN, ajoute-t-il. Saâdani serait-il en mauvaise posture? Selon ses détracteurs, dont les membres d’un groupe de parlementaires des deux chambres: «Ses actions de découpage, purge et recrutement de prédateurs, cachent mal la fragilité de sa position et la faiblesse de son assise dans le parti à la tête duquel il a été imposé illégitimement à deux reprises.»
Nombre de députés indépendants ont été intégrés au groupe parlementaire du FLN par le biais d’un simple PV signé par le président du groupe parlementaire, relève-t-on.