Qu’ils aient les signatures des 2/3 des membres du CC ou non, les adversaires de Belkhadem semblent sûrs d’avoir déjà gagné. Les 208 membres signataires du retrait de confiance suffisent pour entériner le 14 juin prochain ou en session extraordinaire du comité central la mesure de destitution du SG du parti. Les contestataires réunis hier à la kasma d’El Madania l’ont rappelé presque d’une même voix.
Les jours d’Abdelaziz Belkhadem à la tête du Front de libération nationale (FLN) sont-ils vraiment comptés ? Tout porte à le croire car les membres du comité central (CC) confirment ce «divorce» avec le SG en poste qui sera officialisé lors d’une session extraordinaire, dont la date n’a pas encore été arrêtée.
Les membres du comité central, qui se sont réunis, hier, au siège de la kasma d’El-Madania (Alger), ont été tous unanimes à dire que l’actuel secrétaire général du FLN doit quitter le parti.
«Nous sommes là pour affirmer que le poste du SG est désormais vacant», a déclaré dans la foulée Boudjemâa Haïchour, sous les applaudissements de l’assistance. La réunion a été marquée par la présence de 175 membres du CC. «208 membres ont déjà accordé leurs signatures pour la destitution de Belkhadem, dont 175 sont présents à la réunion d’aujourd’hui (hier, ndlr)», a déclaré le porte-parole des redresseurs, Mohamed-Seghir Kara.
Selon lui, Abdelaziz Belkhadem est «évincé» de la direction du FLN, et en attendant la nomination du nouveau SG, les contestataires du comité central continuent de travailler pour réunir les signatures qui manquent, une vingtaine, afin de convoquer une session extraordinaire au cours de laquelle ils vont annoncer officiellement sa «mise à l’écart».
« Il manque encore une vingtaine de signatures pour réunir le quorum nécessaire pour la convocation d’une session extraordinaire, à savoir les deux tiers (2/3)», a-t-il déclaré. Néanmoins, le porte-parole des redresseurs a précisé que Belkhadem sera, tôt ou tard, destitué puisque celui-ci a arrêté la date du 14 et 15 juin prochain pour la convocation d’une réunion ordinaire.
À ce propos, Boudjemâa Haïchour, le chef de file des contestataires du CC a expliqué que celui-ci (le comité central) a les 50 % + 1 pour prononcer la destitution du SG du FLN. «Nous n’avons pas les 2/3 pour tenir une session extraordinaire du comité central, comme l’exigent les statuts du parti, mais nous avons les 50 % + 1 pour prononcer sa destitution, lors d’une session ordinaire», a-t-il dit.
Les contestataires du comité central ont également rappelé que la victoire du FLN, lors des élections législatives précédentes, a été «l’oeuvre» du peuple algérien et du président de la République et non celle de Belkhadem. «Notre parti ne peut pas continuer avec la direction actuelle», ont-ils souligné, avant de dénoncer l’attitude du SG de l’ancien parti unique qui leur a interdit de tenir leur réunion au siège de cette formation politique.
Ils lui reprochent aussi la confection des listes électorales sur mesure et sur la base de critères qui ne sont pas cités dans les statuts du parti. «Belkhadem a exclu les membres de la famille révolutionnaire et les jeunes compétences», ont-ils fulminé. «Il y a une tentative de salir l’image du Front de libération nationale», a ajouté Abderrezak Bouhara, l’un des «poids lourds» du parti.
De son côté, Abdelhamid Si-Afif, membre du bureau politique de l’ancien Parti unique semble avoir quitté le «navire» des contestataires du CC pour s’installer dans un autre. En effet, l’ancien député que nous avons joint, hier, au téléphone a indiqué qu’«il n’a plus rien à voir avec cette histoire».
Si-Afif qui, rappelons-le, a fait des pieds et des mains pour évincer Belkhadem de la tête du FLN, surtout après son exclusion des listes de candidatures pour le scrutin du 10 mai passé, s’est abstenu de faire de commentaire sur la décision qui a été prise par les membres du CC.