Un rapport officiel pakistanais pointe « la négligence coupable et l’incompétence » des autorités de l’époque et rapporte une étrange anecdote.
Les autorités pakistanaises ont manqué plusieurs occasions d’arrêter Oussama Ben Laden, et ce, bien avant l’assaut final donné en mai 2011 contre l’ex-chef d’al-Qaida, révèle un rapport d’enquête diffusé par Al Jazeera. Selon le témoignage de Maryam, l’épouse d’un de ses gardes du corps, Oussama Ben Laden se rendait occasionnellement au marché local quand il habitait dans la vallée de Swat, en 2002 et 2003.
Lors d’un trajet, son véhicule aurait été arrêté par un policier pour excès de vitesse. Le mari de Maryam aurait, selon elle, « réglé le problème rapidement ». Le rapport de la Commission Abbottabad ne dit pas si le policier pakistanais s’est fait graisser la patte ou s’il a péché par négligence…
Négligence que le rapport qualifie de « coupable » quant il s’agit de pointer l’incapacité du gouvernement en place à l’époque à traquer Ben Laden. « La négligence coupable et l’incompétence à presque tous les niveaux du gouvernement peuvent être plus ou moins établis », conclut le document de 336 pages, qui évoque notamment le lieu de résidence de Ben Laden. « Que le voisinage, les autorités locales, la police, les forces de sécurité et les renseignements n’aient pas porté attention à la taille, à la forme étrange (de la maison), aux barbelés et à l’absence de visiteurs et de voitures pendant près de six ans dépasse l’entendement », accuse-t-il.