Benflis présente ses réformes pour le système judiciaire algérien

Benflis présente ses réformes pour le système judiciaire algérien

L’ancien ministre de la Justice, Ali Benflis, dont la campagne électorale à travers l’Algérie va commencer dans quelques jours, a décidé de se réunir avec les avocats avant de partir sur les routes. Lors de ce meeting animé devant un parterre d’anciens collègues, le candidat à la présidentielle du 17 avril, a voulu présenter son programme pour « la justice ».

Selon Ali Benflis, le système judiciaire algérien a besoin d’une réforme en profondeur. Et à ces avocats, qui n’ont pas du tout apprécié, le vote en 2013, d’une nouvelle loi régissant leur profession, Benflis promet de revoir très sérieusement le texte de loi. Selon l’ancien premier ministre, il n’est pas normal que ce soit le ministre de la Justice qui désigne les membres de la commission de discipline de l’Ordre des avocats. Pour lui, ce n’est également pas la mission du garde des sceaux de révoquer des avocats dans des cas disciplinaires.

M. Benflis a expliqué devant cette assemblée qui semblait conquise, que son objectif est d’éradiquer ce qu’il appelle  «la justice de nuit et celle du téléphone» en proposant un programme de réforme axé sur trois aspects. Le premier aspect, est ce lui de la «déjudiciarisation» de certains petits délits. Selon Ali Benflis, ces derniers ne servent qu’à bloquer les juges dans leur travail. À ce propose, il déclare : «De quel droit, laisse-t-on traîner de petites affaires de droit commun alors que les protagonistes, eux, ont déjà réglé le problème. Il faut classer ces affaires pour éviter l’encombrement des affaires et permettre aux juges de se consacrer aux questions de fond».

Deuxième proposition de l’ancien premier ministre, « la dépénalisation de l’acte de gestion ». Ali Benflis suggère de « laisser les responsables et les gestionnaires prendre des risques et ne pas pénaliser leurs erreurs». Enfin, le dernier aspect abordé par Benflis, n’est pas des moindres puisqu’il concerne le Conseil supérieur de la magistrature. Le candidat à la présidentielle du 17 avril prochain, commence à présenter sa réforme pour cette administration, en déclarant : «Je connais pas mal de juges. Ils sont compétents et intègres. Il ne leur manque que la liberté» avant de promettre de «libérer les juges des chaînes qui leur lient les mains».

Pour finir, Ali Benflis, a décidé de donner son avis sur la Cour des comptes qu’il qualifie d’institution alibi. Il a déclaré : «La Cour des comptes compte près de 170 juges chargés de contrôler les finances de toutes les institutions de l’Etat. Cela relève de l’impossible» avant de rendre  hommage aux juges qui travaillent dans cette institution.