Si vous souhaitez vivre dans un endroit où l’odeur de la cigarette ne vient pas irriter vos narines ; un endroit où vous ne voyez personne fumer une chicha, prenez la destination de Beni Isguen, le célèbre ksar situé au cœur de la ville de Ghardaïa (600 km au sud de l’Alger). Les coutumes de cette petite ville sympathique de 20 000 âmes interdisent de fumer à tout habitant ou visiteur, quel que soit son statut social, son grade politique ou son rang religieux.
Une mesure respectée par tous !
Malgré le grand afflux de touristes que connaît la localité, la disposition qui interdit de fumer n’est jamais violée. Même des diplomates accrédités en Algérie la respectent scrupuleusement. Les habitants de Beni Isguen coopèrent tous ensemble pour faire perdurer cette tradition héritée des anciens.
Yahia Bouras, directeur adjoint de l’office local du tourisme à Ghardaïa, a déclaré, dans un entretien accordé au site Top Destinations Algérie, que les Béni Isgueniens sont très attachés aux enseignements de l’islam. Ils considèrent dès lors que le tabagisme constitue un interdit religieux et, dans le même temps, un dangereux fléau pour la santé qu’il faut combattre. Pour cette raison, ils ont fixé des panneaux qui rappellent la prohibition de la cigarette ainsi que d’autres comportements incompatibles avec les mœurs de la région.
M. Bouras explique que quand une personne est surprise en train de fumer, on le conseille d’abord en lui évoquant la règle, puis on l’invite à ne pas répéter l’erreur. La capacité des enfants de Beni Isguen à mettre la main dans la main pour faire respecter l’interdiction de fumer impressionne même les touristes étrangers. En effet, la population locale réussit là où échouent les gouvernements.
L’interdiction, poursuit le directeur adjoint, concerne non seulement les rues de la ville, mais aussi les cafés et les magasins. Même chez eux ou en cachette, les gens ne s’autorisent pas à fumer.
La liste des choses prohibées à Beni Isguen comprend aussi le port de vêtements courts pour les femmes et le fait de prendre des photos sans la permission du guide touristique. Quant aux autochtones, la loi locale leur interdit de mendier, attendu qu’un système de solidarité sociale qui encourage le travail et le commerce a été mis en place.
Pourquoi visiter Beni Isguen ?
Le Kser de Beni Isguen offre aux touristes plusieurs surprises. Dès que le visiteur franchit Bab Charki, il peut sentir, à travers le marché Lalla Achou, l’odeur des premiers âges de l’islam. Ce vieux souk se trouve au milieu du Ksar et les marchands s’y déversent de toutes parts pour vendre leurs produits (vêtements en laine, dattes, etc.) aux enchères. La ville natale de Moufdi Zakariya est par ailleurs célèbre pour la fabrication d’un tapis de renommée mondiale. Le Ksar se caractérise par des ruelles étroites qui ressemblent à celles de la Casbah d’Alger.
Pour les amateurs de photos souvenirs, il existe un endroit qui devrait les ravir. Il s’agit de la tour Boulila, situĂ©e tout en haut de la ville et qui veille sur les habitants quand la nuit, ils dorment. Lorsqu’on monte au sommet de la tour, un spectacle magnifique s’offre Ă nous ! Nos yeux profitent d’une vue panoramique de la ville au tracĂ© concentrique, entourĂ©e d’un large mur, dans le style des châteaux andalous.
Rappelons enfin que la cité de Beni Isguen et le reste de la vallée du Mzab, sont classés au patrimoine mondial de l’Humanité par l’UNESCO depuis 1982