S’exprimant devant l’hémicycle, le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa a évoqué la possibilité du gouvernement d’aller vers une sélection des personnes nécessiteuses qui bénéficieraient exclusivement à l’avenir des subventions de l’Etat.
Le ministre des Finances a ouvertement riposté aux députés ayant critiqué les augmentations prévues par le projet de loi de finances (PLF 2016) en s’attachant fortement aux articles ayant suscité une vive polémique, en l’occurrence les articles 66 et 71.
En effet, Benkhalfa a tenu à dire la vérité aux Algériens en affirmant que « certes, l’Algérie n’est pas dans une bonne santé financière », c’est pourquoi il s’impose aujourd’hui, selon lui, de revoir la stratégie économique du pays à l’avenir, y compris les lois la régissant.
Par ailleurs, il a souligné que le fichier national des nécessiteux entrait dans le cadre de la réforme du système des transferts sociaux qui connaît une hausse de 17% dans le présent projet de loi de finances, soit plus de 1800 milliards de dinars.
« Nous devrons passer d’une subvention généralisée à une subvention spécifique », a annoncé le premier argentier du pays, ajoutant qu’une allocation supplémentaire sera destinée aux familles démunies leur permettant de vivre dignement.
Selon le ministre, il n’est secret pour personne que les revenus du pays ont diminué de 50% et que nul ne puisse nier que le pays traverse une situation économique difficile, mais l’Etat tente, selon lui, de compenser ces pertes par le biais de l’argent qui se trouve dans le trésor public, la Banque centrale et les autres banques…etc.
Le ministre a également soutenu que l’actuelle loi de finances et ceux qui seront adoptées à l’avenir viseront à préserver les équilibres du pays.
En dépit des réserves émises par les députés, le représentant du gouvernement a défendu avec acharnement l’article 71 qui prévoit « l’instauration d’un mécanisme d’équilibre budgétaire à travers lequel le ministre des Finances peut décider, à travers des décrets d’ajustement, l’annulation ou le gel des crédits en cas de perturbation des équilibres généraux de la loi de finances ».
Idem pour l’article 66 qui stipule l’ouverture du capital des entreprises publiques à l’actionnariat (privatisation), le ministre l’a également défendu en soulignant: « Y a-t-il un Etat en 2015 qui détient la totalité des actions de ses entreprises? Cette pensée ne sera pas valable à l’avenir », soutient-il.
Et Benkhalfa d’enchaîner: « Nous sommes dans une phase cruciale où nous ne devrons pas continuer uniquement à dépenser l’argent public »