Le marché algérien est inondé de produits contrefaits importés. «Ce phénomène a pris une ampleur considérable ces dernières années notamment avec la mondialisation des échanges commerciaux et l’ouverture de notre économie », a affirmé le ministre du Commerce, Amara Benyounès ce matin à Alger.
Le ministre, qui a procédé au niveau de la direction générale de la SAFEX à Alger, à l’ouverture de la journée nationale sur la contrefaçon et la sécurité des produits industriels, a reconnu l’existence de deux grands obstacles auxquels sont confrontés les agents de contrôle des produits importés sur le terrain. Il a cité le manque de moyens et le manque de formation avant de mettre en évidence certain laisser-aller affiché par ces mêmes agents.
Plus explicite, le ministre a évoqué d’autres dysfonctionnements au niveau des infrastructures portuaire, liés essentiellement au contrôle des normes. « Nous n’avons pas de laboratoires d’expertises pour pouvoir contrôler ces normes », a-t-il souligné et d’ajouter que « les services de contrôle se contentent aujourd’hui de la vérification administrative pour un certain nombre de produits. « Le Premier ministre avait déjà instruit le ministre des Finances, celui de l’Industrie et moi-même d’étudier et d’envisager la possibilité de recourir des bureaux d’expertise très connus à l’échelle mondiale pour assurer cette vérification avant que les marchandises quittent les pays d’origines », a-t-il rappelé.
Benyounès dira dans ce contexte que dans quelques années, malgré l’entrée en service prochaine du laboratoire National d’Essai (LNE), l’Algérie devra toutefois faire encore recours à l’expertise internationale. Cela coïncidera avec l’accession de l’Algérie à l’OMC qui sera marquée par un flux plus important des échanges commerciaux.
Dans la perspective de lutter efficacement contre le phénomène de la contrefaçon, le ministère du Commerce a pris une série de mesures en collaboration avec les institutions concernées notamment les douanes algériennes. L’entrée en service prochainement du Laboratoire National d’Essai (LNE) en constitue l’un des axes de ce programme qui sera consolidé par des formations spécifiques des différents acteurs du secteur, a fait savoir le ministre.
L’assainissement passe par les licences d’importation
« Nous avons du mal à expliquer comment se fait-il que certains nombres de concessionnaires automobiles qui font un chiffre d’affaire extrêmement important mais déclarent moins de bénéfices », s’est demandé le ministre devant les questions des journalistes. La résolution des dysfonctionnements du marché d’importation de véhicules en Algérie passe, selon lui, par la réinstauration des licences d’importation.
Noreddine Izouaouen