Plus de passage direct au guichet pour les billets abîmés. Le ministère des Finances impose une nouvelle procédure pour l’échange des billets de banque fragmentés ou déchirés, dans le but affiché de protéger la monnaie nationale contre la contrefaçon.
Une réponse claire à une question parlementaire vient d’officialiser ce virage. Fini les démarches simples pour les détenteurs de billets détériorés. Ils devront désormais se plier à une analyse pointue menée exclusivement par les services spécialisés du Trésor.
Billets déchirés : l’État impose un filtre strict pour éviter la fraude monétaire
Dès à présent, toute personne, physique ou morale, souhaitant échanger un billet de banque algérien endommagé ne pourra plus le faire via les guichets des succursales du Banque d’Algérie. Un dépôt officiel sera exigé, avec un reçu à l’appui.
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Ce billet sera ensuite transmis au Trésor général pour une expertise approfondie. Ce n’est qu’à l’issue de ce processus que la décision de son remplacement ou de son rejet sera rendue.
Cette mesure a été formellement confirmée par le ministre des Finances en réponse à une question du député Kamel Kourichi, au sein de l’Assemblée populaire nationale.
Un dispositif fondé sur des niveaux de sécurité « très techniques »
L’initiative s’inscrit dans une stratégie globale de lutte contre les fraudes monétaires. Le ministre rappelle que les billets algériens sont régis par des normes techniques strictes, réparties en trois niveaux :
- Les éléments visibles au public, tels que les inscriptions, la texture et les éléments graphiques.
- Les éléments réservés aux professionnels, nécessitant des outils spécialisés.
- Les éléments cryptés et secrets, uniquement connus des instances responsables de la fabrication des billets et des banques centrales.
En effet, ces éléments servent à confirmer l’authenticité d’un billet. Lorsqu’un billet est fragmenté ou endommagé, il peut devenir difficile (voire impossible) d’en vérifier la conformité à ces spécifications. C’est ce qui justifie l’obligation de passer par les instances centrales de la Banque d’Algérie, à savoir le Trésor général et la Maison de la monnaie.
Aucun billet fragmenté n’est autorisé en circulation
En outre, le ministre a insisté sur un point central, aucun billet déchiré ne sort des coffres de la Banque d’Algérie. « Chaque billet suspect est immédiatement écarté du circuit », a-t-il assuré, soulignant ainsi la vigilance constante de l’État pour préserver la solidité du système monétaire et la valeur du dinar algérien.
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Selon lui, l’idée de délivrer des autorisations exceptionnelles pour échanger ces billets serait contraire aux procédures internes de contrôle et ouvrirait la porte à des dérives dangereuses. Un tel laxisme « exposerait les intérêts de l’émission monétaire à des risques imprévisibles », avertit-il.
Ce que les détenteurs de billets abîmés doivent retenir
En somme, à partir de maintenant, toute tentative d’échange de billets détériorés doit passer par ce circuit centralisé. Voici ce que les usagers doivent savoir :
- Vous ne pouvez plus échanger un billet déchiré directement au guichet.
- Les agents de la Banque d’Algérie vous demandent désormais de le déposer dans l’un de leurs bureaux, contre un reçu.
- Ils le transmettent ensuite au Trésor général pour qu’il en vérifie l’authenticité.
- Si les services spécialisés confirment que le billet est conforme, ils le remplacent.
- Si le billet ne respecte pas les critères, ils le déclarent sans valeur.
- La succursale concernée vous informe ensuite de la décision prise.