Blackface à l’ENTV : un épisode de Achour 10 à la limite du racisme

Blackface à l’ENTV : un épisode de Achour 10 à la limite du racisme

Condamné à cause de son caractère raciste par l’histoire, et banni des petits et des grands écrans du monde entier, le Blackface, appelé aussi le grimage en Noir, a quand même trouver son chemin vers l’écran du téléspectateur Algérien via la télévision publique, et plus exactement grâce à la série culte, Achour Al Acher, regardée par des millions d’Algériens.

En effet, dans l’épisode 21 de la série ramadanesque, les téléspectateurs ont pu découvrir un personnage dénommé Bachouch, un colosse de plus de deux mètres, au comportement sauvage et aux nerfs à vif. Le personnage de Bachouch, pour couronner le tout, a été incarné par un acteur blanc, au visage teint en noir.

Si certains téléspectateurs Algériens ont accueilli cette scène avec hilarité, sans y voir le mal qui s’y cachait, d’autres ont été offusqués et ont fait part de leur indignation sur la toile. Le réalisateur Djaffar Gacem, dont le film Héliopolis était inscrit, avant d’être retiré, pour concourir au prestigieux prix des Oscar, a commis un « double malaise » dans l’épisode 21 de la série Achour Al Acher, déplorent nos confrères du quotidien Le Soir d’Algérie.

N’y-t-il pas d’acteurs noirs en Algérie ?

Djaffar Gacem, outre le fait de représenter un noir d’une manière réductrice, sans oublier de lui coller tous les clichés véhiculés par un cinéma occidental désuet, n’a pas hésité à user du Blackface, une pratique empreinte d’un caractère raciste, qui sous-entend l’infériorité des individus à la peau noire.

User de Blackface, veut dire dans un premier lieu que les acteurs noirs sont de facto éliminés, comme quoi ils ne sont pas à la hauteur pour pouvoir incarner un rôle au cinéma ou bien à la télévision. Djaafer Gacem aurait dû tout simplement profiter de la richesse géographique de l’Algérie, et faire appel a un acteur du sud du pays, qui sera, sait-t-on jamais, une révélation. Mais le réalisateur a offert aux spectateurs une scène sinistre, qui banalise le racisme contre les noirs, ce qui est d’ailleurs déjà commun au sein de la société Algérienne.

Il faut également souligner que ce n’est pas la première fois que le Blackface tache la réputation de la télévision publique Algérienne. En mai 2020, une scène d’un sitcom diffusé sur Canal Algérie a choqué les Algériens en montrant un personnage badigeonné en noir.

Il est à rappeler que le la pratique du Blackface, qui était très commune pendant la première moitié du 20ᵉ siècle, a totalement disparu après les années 1960, grâce à la lutte menée par le mouvement afro-américain des droits civiques. Selon certains spécialistes, cette pratique tire ses origines de la traite négrière, au Portugal, quand les esclaves noirs africains étaient exposés dans les marchés pour amuser les blancs européens.