Blanchi, arrêté puis extradé : le parcours inquiétant du beau-frère de Chérif Kouachi

Blanchi, arrêté puis extradé : le parcours inquiétant du beau-frère de Chérif Kouachi

15412746-blanchi-arrete-puis-extrade-le-parcours-inquietant-du-beau-frere-de-cherif-kouachi.jpgUn tribunal bulgare a ordonné mardi 16 août, comme prévu, la remise à la France de Mourad Hamyd, beau-frère de Chérif Kouachi, l’un des auteurs de l’attentat contre « Charlie Hebdo », soupçonné d’avoir voulu rejoindre les rangs djihadistes en Syrie. En janvier 2015, il avait été brièvement placé en garde à vue, un temps suspecté de complicité avec son beau-frère. Le point sur son parcours.

Janvier 2015 : gardé à vue puis relâché



Après l’attaque du 7 janvier 2015, qui fait 12 morts, Mourad Hamyd, alors lycéen de 18 ans, est présenté à tort sur les réseaux sociaux comme le troisième homme du commando de « Charlie Hebdo ». Au lendemain de l’attentat contre l’hebdomadaire satirique, il est placé en garde à vue pendant 48 heures, avant d’être relâché sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.

Dans un entretien à l’AFP, le 10 janvier 2015, il s’était dit « sidéré, complètement dépassé par les événements ». « Cet attentat, c’est l’horreur, c’est un crime horrible et je pense aux victimes et à leurs familles », avait-il déclaré. « Je suis sous le choc, on a dit des choses horribles et fausses sur moi dans les réseaux sociaux alors que je suis un lycéen normal qui vit tranquillement avec ses parents. » Il était alors en terminale, disait n’avoir que des rapports « assez lointains » avec Chérif Kouachi. Une de ses sœurs et des proches avaient participé le 11 janvier au rassemblement en soutien aux victimes à Charleville-Mézières.

Juillet 2016 : arrêté en Bulgarie

La disparition de Mourad Hamyd est signalée début juillet au commissariat de Charleville-Mézières par une de ses soeurs, inquiète de voir qu’il avait emporté toutes ses affaires.

Arrivé en Bulgarie le 26 juillet, il tente de se rendre en Turquie deux jours plus tard mais il est refoulé, se trouvant sous le coup d’une interdiction de territoire. Il est alors interpellé par la police bulgare.

Son trajet « correspond à celui habituellement emprunté par les volontaires djihadistes voulant rejoindre l’Etat islamique en Syrie ou en Irak », relève le mandat d’arrêt français.

« Les premières exploitations de son ordinateur mettent en exergue qu’il avait consulté à de nombreuses reprises et récemment des sites à consonance djihadiste et en rapport avec la Syrie« , souligne par ailleurs ce document.

On apprend alors qu’il a fait l’objet d’une « fiche S » en août 2014, selon une source policière.

Août 2016 : bientôt extradé

Mourad Hamyd nie les faits qui lui sont reprochés. Il a affirmé aux enquêteurs bulgares avoir seulement voulu faire du « tourisme » et n’entretenir « aucun lien » avec l’organisation Etat islamique.

Il a accepté le 10 août d’être extradé : la décision est en conséquence définitive et le transfert devrait intervenir dans les sept jours, a souligné la cour de Sofia. Mourad Hamyd devra répondre en France d’ »association de malfaiteurs en vue de préparation d’actes de terrorisme », selon un mandat d’arrêt européen émis par la justice française. Ce délit est passible de dix ans de prison.