BM: l’année 2017 a battu de « funestes » records sur le front du changement climatique

BM: l’année 2017 a battu de « funestes » records sur le front du changement climatique

 L’année 2017 a battu de « funestes » records sur le front du changement climatique, a alerté la Banque mondiale (BM) dans un nouveau rapport publié sur son site web.

Diffusé à quelques jours de la 24e  Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP24) qui se tiendra du 3 au 15 décembre à Katowice (Pologne), le rapport prévient contre les conséquences dramatiques des changements climatiques sur le développement.

Chiffres à l’appui, les auteurs du rapport affirment que pour la seule année 2017, les catastrophes d’origine météorologique et climatique ont amputé l’économie mondiale de 320 milliards de dollars.

« Ces pertes économiques sont appelées à augmenter, et ce sont les conditions de vie et les moyens de subsistance des populations les plus pauvres et vulnérables qui en pâtiront le plus », ont-ils averti.

Pire, « les effets des dérèglements climatiques pourraient faire plonger dans la pauvreté 100 millions de personnes supplémentaires d’ici à 2030, mettant en péril les acquis du développement », lit-on sur le rapport.

L’évolution du climat va également contraindre beaucoup d’individus, des familles voire des communautés entières à migrer vers des régions moins exposées aux changements climatiques, indique la même source qui prévoit que le nombre de ces migrants climatiques internes pourrait atteindre 143 millions à l’horizon 2050 (en ne tenant compte que de trois régions du monde (l’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud et l’Amérique latine).

La lutte contre le changement climatique est une source d’opportunités économiques

Le tableau est sombre, mais il y a des signes encourageants qui appellent à l’optimisme, ont toutefois assuré les auteurs du rapport.

« L’essor de l’économie climatique oriente de plus en plus la finance et les marchés vers le vivier que constituent les options sobres en carbone, tandis que le coût des énergies renouvelables et des batteries continue de chuter » ont-ils fait valoir.

Par ailleurs, « les arguments économiques plaident aujourd’hui, clairement en faveur d’un développement  climato-intelligent », ont-ils estimé.

Pour étayer ses propos, la BM cite le dernier rapport « New Climate Economy », selon lequel la lutte contre le changement climatique recèle un potentiel considérable sur le plan du développement et de l’économie, avec des gains chiffrés à 26.000 milliards de dollars et la création de 67 millions d’emplois d’ici à 2030.

 » Source de nouveaux emplois et débouchés, l’action climatique permet aussi de réduire la congestion du trafic routier et d’améliorer la qualité de l’air », a-t-elle encore souligné.

Concernant l’engagement financier de cette institution financière dans la lutte contre le changement climatique, le rapport rappelle qu’un montant de 20,5 milliards de dollars a été alloué à l’action climatique en 2018, en multipliant par deux le volume de financements pour le climat par rapport au montant engagé avant l’accord de Paris.

Par ailleurs, l’institution de Bretton woods a assuré avoir réalisé, avec deux ans d’avance, l’objectif qu’elle s’était fixé pour 2020 qui consiste à intégrer les enjeux climatiques dans l’ensemble de ses projets, conformément à son Plan d’action sur le changement climatique.

« En outre, la proportion des projets de développement qui engendrent des bénéfices climatiques en plus de leurs activités principales a presque doublé, pour passer de 37 % en 2016 à 70 % en 2018 », s’est-elle félicitée.

« Les financements du Groupe de la BM ont permis d’obtenir des avancées considérables, lit-on sans le rapport qui a cité à ce titre la production ou l’intégration de 18 gigawatts d’énergie renouvelable dans les réseaux électriques et la mobilisation de plus de 10 milliards de dollars de financements dans les énergies propres.

Egalement, l’élaboration de 22 plans d’investissement en faveur de l’agriculture climato-intelligente dans 20 pays.

Et enfin, l’accès de 38 millions d’habitants dans 18 pays à des informations météorologiques et des systèmes d’alerte rapide fiables afin de faire face à des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes et violentes.

« Les choses bougent aussi du côté des marchés du carbone », ont encore assuré les auteurs du rapport, en affirmant que « les initiatives de tarification du carbone, essentielles pour donner le signal-prix qui incitera les acteurs du marché à investir dans la transition vers une économie décartonnée, ont triplé en dix ans.

Trois ans après la signature de l’accord de Paris, les représentants de plus de 200 pays se retrouveront à Katowice, en Pologne, pour la 24e conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP24).

« Le Groupe de la BM qui sera présent à la (COP24), annoncera de nouveaux objectifs pour 2025, dont notamment une intensification de ses efforts en matière d’adaptation, et présentera ses travaux de recherche dans les domaines de la mobilité, du transport, de l’énergie et des enjeux sociaux de la transition, avec en fil rouge la promotion de trajectoires de développement sobres en carbone », a conclu le rapport.