Bordj-Bou-Arréridj: L’école en marche

Bordj-Bou-Arréridj: L’école en marche

Madame Benghabrit, ministre de l’Education nationale en visite à Bordj Bou-Arréridj a été reçue avec bienveillance par les autorités locales, les 3 et 4 du mois en cours au siège de la résidence wilayale.

Le premier jour de son arrivée, Madame la ministre a convié les cadres de son secteur ainsi que les syndicats (Cnapest, Snapap et Ugta) à deux réunions tenues à huis clos, l’une à 16h30 avec les cadres gestionnaires, et l’autre à 19h avec les syndicats.

Sans voir dans la boule de cristal, la ministre voulait s’enquérir des doléances pour connaître les symptômes des problèmes des cadres de l’éducation et des syndicats, en tirer une radiographie claire et complète afin de cerner les points saillants de l’école à Bordj Bou-Arréridj d’une part, et prendre acte des outils qui sont mis au service des apprentissages destinés à la réussite scolaire, d’autre part. Pour ce faire, un tableau de bord a été élaboré et a permis à Madame la ministre de visualiser le fonctionnement de l’école telle qu’elle est pilotée par les professionnels de l’éducation nationale. Madame la ministre s’étant enquis, que l’école est en train de sortir d’un archaïsme qui a duré plus de 30 ans. Au final, la raison d’être de l’enseignant est de dispenser des cours, comme un artisan, attentif à la qualité de la transmission des connaissances dont il a la charge.

Le 4 février, Madame la ministre a inauguré des structures éducatives à travers la wilaya dont le coût est de 105 milliards de centimes, s’agissant de 8 structures éducatives, un lycée de 800 places, 5 établissements scolaires du cycle moyen, et 6 écoles primaires , de facto, la wilaya de Bordj Bou-Arréridj se retrouve avec un acquis de 648 établissements scolaires. Les structures scolaires sont bénéfiques à plus d’un titre. En cela, ce nouvel apport en établissements scolaires permettra de désengorger les structures éducatives existantes en surcharge.

Il va sans dire que chaque année, il y a une vague d’enfants qui déferlent par milliers dans le souci d’être scolarisés, alors que les structures actuelles ne peuvent pas honorer. Les principales causes sont les redoublements, le manque de structures d’accueil, le manque d’encadrement pédagogique qualifié, les départs à la retraite des enseignants, et de surcroît, l’absence d’une politique démographique par un espacement des naissances. Il est impératif d’espacer les natalités pour donner l’opportunité à l’Etat de construire davantage d’écoles, d’emplois, de logements etc. Un pays prospère ne réside pas dans ses richesses de gisement pétrolier, gazier, aurifère ou autres, ni par sa taille, mais par la qualité de son système éducatif.

En tout état de cause, les nouvelles écoles permettront un rapprochement significatif des structures éducatives des élèves des zones rurales, ces derniers n’auront plus le désagrément de prendre le bus, le taxi, ou faire parfois du stop pour aller à l’école. La construction des espaces éducatifs fait partie des conditions concrètes de la scolarité et donc de l’ensemble des facteurs qui la conceptualisent. En conséquence de quoi, le système éducatif doit disposer d’enseignants dans toutes les disciplines pour répondre aux besoins des élèves et à leur évolution.

Des parents d’élèves dans la foule anonyme, soutiennent que l’école est en crise depuis de longues années, malgré la bonne volonté de Madame la ministre à vouloir faire de l’école algérienne un pôle de savoir identique aux pays modernes, hélas ! les états généraux du système éducatif semblent marquer un certain recul de l’efficacité, par rapport à nos voisins tunisiens, et/ou marocains, les causes premières sont les grèves à répétition du corps enseignant initiées par les syndicalistes qui démolissent sciemment et méthodiquement l’école pour obliger les élèves à faire des cours chez leurs profs grévistes ou les orienter vers les écoles privées, c’est la même méthode sournoise qui a détruit le système de santé publique, pour orienter les malades vers le privé.

A cette fin, les enseignants doivent sortir de l’immobilisme et le maintien des situations acquises, alors que le monde est en perpétuel mouvement. Au final, les enseignants sont les acteurs majeurs du changement pour que l’école dispense un savoir qui s’inscrit dans le XXIe siècle.

Layachi Salah-Eddine