Au niveau de la région sud de la wilaya, des centaines de motopompes installées sur les deux rives de l’oued K’soub approvisionnent les asperseurs fixés dans les champs de fruits et légumes.
Parmi les problématiques les plus répandues et qui secouent actuellement le monde entier, on cite celle de la réutilisation des eaux usées brutes, surtout en agriculture, qui consomme plus de 80% des ressources hydriques exploitées. Cette utilisation en agriculture semble la solution pour compenser le besoin en eau pour l’irrigation en raison de sa rareté croissante. À Bordj Bou-Arréridj, le volume annuel des eaux usées est presque passé de 1 à 100 fois plus au cours des trois dernières décennies. Mais le traitement de ces eaux est resté le même, voire inférieur, mais largement utilisées dans les milieux semi-arides (cas de la zone sud de la wilaya) et en augmentation chaque année. En effet, les champs de blé, de pomme de terre, de salade, d’oignons, de poivrons, de choux, de fruits sont irrigués en eaux usées non-traitées, a-t-on remarqué ces derniers jours, suite aux odeurs nauséabondes ressenties aux alentours. Au niveau de la région sud de la wilaya, des centaines de motopompes installées sur les deux rives de l’oued K’soub approvisionnent les asperseurs fixés dans les parcelles de fruits et légumes.
“Même les oliviers sont irrigués avec ces eaux provenant des réseaux d’assainissement des villes de Bordj Bou-Arréridj, Hammadia, El-Euch, Rabta, Bordj Ghedir Belimour, Hasnaoua…”, indique un élus de la commune d’El-Euch, en soulignant que les services concernés ont à maintes reprises interdit cette pratique, mais les fellahs, faute d’eau notamment pendant les périodes sèches, ne respectent pas ces consignes en affirmant qu’aucun danger ne peut être engendré par ces eaux polluées. “Nous irriguons depuis des décennies à partir du Oued K’soub sans qu’aucun problème de contamination n’apparaisse”, défend Salah, un agriculteur de la région de Zegtonia. La réutilisation des eaux usées non traitées dans l’irrigation assure pour les plantes une source de nutriments, ce qui permet de réduire l’achat de fertilisants et de matières organiques. Mais elle pose de sérieux risques pour la santé car ces eaux usées non traitées représentent un facteur véhiculant des micro-organismes pathogènes et des substances chimiques dangereuses pour l’organisme humain.
“Les eaux usées représentent un important véhicule d’agents biologiques (parasites, bactéries et virus) et chimiques (métaux lourds surtout) issus de l’activité humaine et/ou industrielle. Dans les zones d’épandage, le rejet de ces eaux usées est intense. Les agents pathogènes peuvent être transmis à l’homme lors du contact direct avec les eaux usées, ou indirectement par la consommation de cultures irriguées avec ces eaux usées, ou encore par des produits d’origine animale”, disent les spécialistes. Le contrôle des champs et des produits est indispensable. Le maraîchage pratiqué sur les rives des oueds, véritable problème de santé publique, se multiplie devant la passivité des responsables concernés. En sus des mesures à prendre durant ces grandes chaleurs, le citoyen est appelé à faire preuve de civisme car il est exposé à des maladies graves (cancer, typhoïde, diarrhée, etc.