Naître, mourir dans la commune de Bordj-El-Bahri (Alger) n’est pas du tout chose aisée. Et pour cause, la localité ne dispose ni de maternité ni de cimetière.
Situation qui contraint ses habitants à porter et depuis toujours cette revendication légitime de prétendre à ces infrastructures nécessaires pour voir arriver leurs nouveaux-nés et enterrer les leurs. Des démarches incessantes qu’elles soient individuelles ou collectives. Sans écho. « Que des promesses ! », nous dira un citoyen de la localité.
Ainsi ; pour inhumer les morts, les habitants partent à la recherche d’autres cimetières limitrophes et c’est à ceux de Bousakloul dans la commune d’Aïn Taya, de Sidi Driss et de Sidi Ali dans la commune de Bordj El Kiffan auxquels ils ont toujours recours.
Cette situation qui perdure depuis des années heurte les habitants de la commune à plus d’un titre. Ils n’arrivent pas à admettre que depuis l’indépendance aucun responsable n’a daigné se pencher sur ce problème et lui trouver sa solution en désignant un périmètre à travers tout le foncier de la commune, pour que leurs morts puissent reposer en paix. Aussi de nombreux citoyens se sont-ils organisés en association dans le but de mieux porter leurs revendications aux autorités concernées. Leur seule exigence : la création d’un cimetière au niveau de la commune.
Ce qu’il faut savoir, c’est qu’un terrain a été dégagé à cet effet et ce, en 2000, par voie de désistement au profit de l’APC. Ce dernier est resté lettre morte et de parcelle de terrain, point ! Pour l’inhumation donc, il faut se déplacer toujours à Aïn Taya, pour Boukssoul ou Sidi Driss, confrontés tous deux au même problème de saturation. Mais ce n’est pas tout. Puisque hormis l’inexistence de cimetières, les habitants de cette circonscription administrative sont confrontés aussi à l’absence de maternités.
Les femmes enceintes doivent faire le déplacement vers d’autres communes pour donner naissance à leurs enfants. Ajoutés à cela les problèmes de bureaucratie car, dit-on, « les cliniques publiques acceptent de faire accoucher seulement les femmes qui habitent la commune. Les femmes de Bordj El Bahri n’y sont pas domiciliées, elles ne sont pas de ce fait admises.
Pour cette vieille, « l’action humanitaire dit dépasser l’acte administratif. » Elle ajoute qu’elle connaît beaucoup de femmes qui se procurent un certificat de résidence d’une autre commune avant l’accouchement pour éviter d’être mises à mal.
La débrouille pour pallier un éventuel rejet. Un détour par la ville de Bordj El Kiffan ne peut se faire sans un passage en son centre. Il est aujourd’hui réduit à une simple allée permettant le passage d’une seule voiture. La ligne de tramway, qui passe au milieu de l’artère principale, a accaparé la chaussée et a définitivement changé la vocation initiale de Bordj El Kiffan : tourisme balnéaire et restauration. « Faute d’espaces de stationnement, les visiteurs ont renoncé depuis longtemps à venir à Bordj El Kiffan », dira un restaurateur. La nouvelle route qui longe la salle de sports se trouve dans un état lamentable.
Impossible pour les automobilistes de l’emprunter. Cette situation dure aussi depuis plusieurs mois, affirment les riverains. Plusieurs projets de revêtement en bitume sont inscrits dans le cadre du programme municipal mais rien n’a été fait pour le moment, déplorent les citoyens.
Par ailleurs, les habitants du lotissement Azur et Mer n’en finissent pas de subir les travaux du réseau d’assainissement qui perdurent depuis septembre 2012. Le quartier ressemble beaucoup plus à un champ de bataille. L’entreprise réalisatrice des travaux a tout simplement abandonné le chantier après avoir creusé des tranchées de plusieurs mètres de profondeur.
« L’entreprise a lancé les travaux durant quelques semaines seulement, puis a arrêté le chantier en laissant les ruelles du lotissement dans un état lamentable », dénonce un habitant de cette zone d’extension. En plus d’avoir excavé tout le lotissement, l’entreprise a éventré les anciennes canalisations générant des fossés d’où s’échappent des odeurs nauséabondes. Les responsables locaux ont promis d’ester cette entreprise en justice et réparer les dégâts.
A. A. H.