Boualem Sansal condamné à 5 ans de prison ferme : la France en ébullition

Boualem Sansal condamné à 5 ans de prison ferme : la France en ébullition

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été condamné, ce jeudi 27 mars 2025, à cinq ans de prison et 500 000 dinars d’amende, par le tribunal correctionnel de Dar el Beida. En prison depuis novembre dernier, cette affaire survient dans un contexte de crise majeure entre la France et l’Algérie.

Boualem Sansal, âgé de 80 ans, est accusé d’atteinte à l’intégrité du territoire, notamment pour avoir repris à son compte, dans un média français d’extrême droite, la position du Maroc selon laquelle son territoire aurait été imputé au profit de l’Algérie sous la colonisation française.

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Boualem Sansal lourdement condamné : réactions en cascade en France

De la France Insoumise au Rassemblement national, les réactions suite à la condamnation de Boualem Sansal sont nombreuses en France. L’écrivain a été jugé ce jeudi à cinq ans de prison ferme assortie d’une amende de 500 000 dinars.

Une condamnation jugée « cruelle » par l’avocat de l’écrivain François Zimeray, qui déclare suite à ce verdict : « Une détention cruelle, 20 minutes d’audience, une défense inexistante et au final cinq ans de prison pour un écrivain annonçant. J’en appelle au président algérien : la justice a failli, qu’au moins l’humanité prévale« .

Par ailleurs, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, en l’occurrence Christophe Lemoine, a exhorté les autorités algériennes à trouver « une solution rapide, humanitaire et digne de cette situation » : « Nous déplorons la condamnation à une peine de prison ferme de notre compatriote Boualem Sansal« .

De son côté, Marine Le Pen a estimé sur X que la condamnation de Boualem Sansal est « est en réalité, compte tenu de son âge et de son état de santé, une condamnation à perpétuité« , dénonçant une « décision scandaleuse« .

L’extrême droite appelle à établir un rapport de force avec Alger

De son côté, le fils de l’ancien président français Sarkozy n’a pas trop tardé pour qualifier le verdict sur l’affaire de l’écrivain franco-algérien « d’une peine de mort« . Selon ses propos, Boualem Sansal « est condamné pour un crime de pensée« .

L’ancien Premier ministre français Gabriel Attal a vivement critiqué la décision de la justice algérienne, la qualifiant de « parodie » et affirmant sur X que « c’est la France qui est visée » par ce qu’il considère comme un « verdict inique« .

À droite, des personnalités françaises appellent à établir un rapport de force avec l’Algérie, c’est l’exemple de David Lisnard, maire de Cannes, qui a déclaré : »Il faut absolument tout revoir dans nos relations bilatérales et apporter, dans un premier temps, une réponse diplomatique ferme, immédiate. Il est urgent de défendre nos intérêts, nos principes et nos valeurs, dont celle de la liberté d’expression« .

« Par sa vie et son œuvre, notre compatriote Boualem Sansal est l’incarnation du courage. La meilleure manière de lui être fidèle, c’est de sortir de la soumission au régime d’Alger« , propose Laurent Wauquiez.

À la gauche, les réactions sont pour l’heure moins nombreuses. Pour la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot : « Le délit d’opinion ne devrait pas exister. Nous réclamons à nouveau sa libération immédiate« .

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