Bouira: Des dizaines de citoyens de Taghzout protestent contre la décision du wali

Bouira: Des dizaines de citoyens de Taghzout protestent contre la décision du wali

Des dizaines de citoyens ayant voté pour le FLN, sorti vainqueur lors des dernières élections du 23 novembre dernier, dans la commune de Taghzout, à 10 kilomètres au nord-est de Bouira, se sont rassemblés hier devant le siège de l’APC en affichant de grandes banderoles, pour dénoncer la décision prise par le wali, jeudi dernier, et qui consiste en le gel de l’APC et la délégation des pouvoirs au chef de daïra de Haïzer.

D’après les citoyens rencontrés sur les lieux, tous partisans du maire dont le mandat, au même titre que les autres élus, est gelé, la décision du wali est jugée trop injuste surtout que d’après eux, «la commune a bien fonctionné durant ces huit derniers mois malgré l’absence de vice-présidences et de présidents de commissions». D’ailleurs, quatre banderoles déployées sur les lieux en disent long sur le sentiment qui prévaut chez les protestataires : «Non au blocage», «Président élu», «Sit-in de protestation contre la décision abusive du wali» et, enfin, «Non au viol de la volonté populaire».

Aussi, la décision prise par le wali de geler l’Assemblée et de déléguer les pouvoirs et la gestion de leur APC au chef de daïra de Haïzer ne les arrange guère, car, expliquent-ils, «d’abord, la disponibilité et l’écoute du chef de daïra ne seront jamais comme celles  de (leur) maire». Car, de l’avis de tous ceux qui étaient présents à ce rassemblement, «le P/APC était toujours présent au siège de l’APC, et surtout, il était à l’écoute de tous les problèmes que rencontraient les citoyens quel que soit leur penchant politique».

De plus, et cela est également un autre témoignage tenu par un des présents, «le maire d’obédience FLN a toujours essayé de composer avec les autres élus du RND et du RCD, mais ceux-ci ont refusé catégoriquement toute alliance». Aussi, et selon nos interlocuteurs, «le bon sens aurait voulu que le wali délègue les pleins pouvoirs au maire puisque le blocage n’est pas de sa faute», avant qu’un autre ne renchérisse : «Pourquoi parlait-on d’un  nouveau code communal, avec notamment ce fameux article qui donne le poste de P/APC à la liste ayant remporté une majorité simple si, par la suite, l’on revenait à la même situation de blocage que l’ancienne mandature ? Normalement, si les autres élus refusent de composer, le P/APC installé par la force de la loi devra être confirmé dans son poste en tant que seul maître à bord et non renvoyé par le wali comme un vulgaire citoyen.»

Un autre rappellera ce paradoxe existant dans notre pays : « Vous imaginez un maire qui était, il y a moins d’une semaine, le premier magistrat de la commune, et avec une simple décision pour une faute dont il est totalement étranger, il devient, une semaine plus tard, un moins que rien. Un anonyme ! Où sont le respect des urnes et la souveraineté populaire dans tout ça ?»

Cela étant, du côté des responsables, l’on assure que le wali n’a fait qu’appliquer la loi, à savoir les articles 100 et 101 du code de la commune qui stipulent qu’en cas de blocage d’une Assemblée communale et le refus des élus de siéger dans les exécutifs et les commissions, le wali, et après avoir épuisé toutes les voies de conciliation par l’intermédiaire du chef de daïra, procède au gel de l’Assemblée et la désignation d’un commis de l’Etat pour gérer les affaires courantes de l’APC.

Rappelons que la décision de gel de l’Assemblée a touché également l’APC de Raouraoua qui a vécu une situation de blocage depuis les dernières élections locales.

Y. Y.