Bouira: L’enseignement de tamazight relégué au 2e collège

Bouira: L’enseignement de tamazight relégué au 2e collège

Manque de manuels scolaires et humiliation des enseignants : telle est la situation qui caractérise l’enseignement de la langue amazighe dans la wilaya de Bouira. Malgré les discours officiels, sur le terrain c’est un leurre. Selon les différents acteurs activant dans le secteur, l’enseignant continue à batailler contre les agissements de certains directeurs d’établissement afin d’imposer tamazight et généraliser son enseignement à l’échelle de la wilaya. Notons que, à ce jour, l’enseignement de tamazight est concentré au niveau des régions berbérophones. Selon Smaïl Mersouk, inspecteur de tamazight, “les enseignants de tamazight sont au nombre de 40 au secondaire, 110 au moyen et 68 au primaire. Actuellement, elle est enseignée dans les régions berbérophones où un grand manque est enregistré. Seule la région de Bechloul est couverte à 100%. Au chef-lieu de wilaya, elle est dispensée dans un seul lycée, pour le moyen elle est à 50%. Les moyens mis à la disposition des enseignants son minimes, mais grâce à leur volonté les choses avancent.” Un avis partagé par Bahmed Brahim, figure du mouvement amazigh depuis les années 1980, en tant que lycéen et enseignant de tamazight au lycée Salah Si-Youcef de Bouira. Pour lui, les pouvoirs publics relèguent l’enseignement de tamazight au 2e collège : “Nous travaillons sur les anciens manuels scolaires mais avec des nouvelles méthodes de 3e génération grâce aux efforts des enseignants qui se considèrent professeurs et militants dont le devoir est d’enseigner cette langue nationale.” Bahmed Brahim déplore la suppression des séminaires organisés par le HCA : “Le HCA organisait des séminaires qui nous permettaient de nous rencontrer et d’échanger des idées. Maintenant que chacun est laissé à ses initiatives personnelles, la promotion de tamazight ne peut se faire.”

Plusieurs enseignants rencontrés dénoncent le deux poids, deux mesures de certains directeurs d’établissement qui continuent à considérer tamazight comme une matière culturelle telle que le dessin et la musique. Pour les emplois du temps, “on nous donne les heures de 15h-16h ou 16h-17h au moment où l’élève est fatigué”, assure une enseignante. Pour les enseignants du primaire, c’est la galère. Ils assurent les cours dans deux, voire même trois écoles.

Les affectations sont faites de manière à décourager l’enseignant.