Le marché couvert réalisé à coups de milliards dans le quartier de Draâ El Bordj au chef-lieu de wilaya reste étrangement vide.
Dans la gestion de la cité, il ne suffit pas de dire, il faut plutôt faire. Avec la décision d’éradiquer le marché informel, une autre décision prise sous la pression de la rue, les autorités avait promis l’ouverture de lieux désignés comme les futurs marchés de proximité. Jusqu’à hier, veille du mois sacré et synonyme de forte consommation, cette promesse est restée vaine.
Des jeunes lassés d’attendre ont simplement envahis le périphérique qui contourne Bouira par le Nord pour installer leurs étals.
Les citoyens qui se rendent à la forêt Errich pour s’adonner au footing, font leurs emplettes et allient l’utile à l’agréable. Il était question au départ d’éradiquer l’informel et non de le pousser hors de la ville. Dans cette gestion, le marché couvert, réalisé à coût de milliards, dans le quartier de Draa El Bordj au chef-lieu de wilaya reste étrangement vide. Même constat pour l’ex-souk el fellah de M’chedallah, d’El Hachimia. Les lieux sont boudés par les commerçants et les clients considèrent le prix de location excessif. La bonne volonté affichée des élus locaux ne suffit pas si elle n’est pas accompagnée par la volonté des exécutifs respectifs. Ces promesses non tenues profitent aux commerçants. La veille du mois sacré de Ramadhan, les prix ont subitement pris l’envol sans que l’administration ne bouge le petit doigt. A chaque fois qu’est rapportée cette situation, l’administration s’empresse de répondre que seul un marché de gros peut réguler l’offre et la demande et stabiliser les prix. Celui de Aïn Bessem, choisi en plein périmètre des Aribs, l’équivalent de la Mitidja, est à sa troisième année de réalisation. Après 36 mois, le chantier est à ses débuts et ne risque pas d’ouvrir dans l’immédiat. «C’est un état de fait qui profite aux lobbies qui s’engraissent sur le dos du citoyen», nous dira un notable de la ville de Aïn Bessem.
A Bouira, le marché de la gare, une réalisation qui a fait sourire les Bouiris, les prix sont de loin moindres que ceux pratiqués par les marchés informels d’Ouled Bouchia, de l’Ecotec, d’Errich, du village Saïd Abid aux abords de la nouvelle prison…ces écarts de prix qui parfois sont doubles, demeurent une preuve que quand un lieu est contrôlé, maîtrisé, il profite au consommateur.
Dans la ville de Aïn Bessem, les vendeurs quittent le lieu destiné à la vente pour s’installer sur les trottoirs, encombrant la circulation et transformant les ruelles en dépotoir en fin de journée.
Comme si toute cette anarchie ne suffisait pas, des bennes à ordures ont été déposées aux abords de ces lieux devenus avec le temps des nids à moustiques, d’animaux errants et sources d’odeurs insupportables. Quand sous d’autres cieux, la propreté demeure un combat au quotidien, chez nous, tout le monde s’allie pour en faire une évidence. Jusqu’à quand?