Le mouvement associatif de la commune d’Ath Laksar, sise à une trentaine de kilomètres au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Bouira, qui ne cesse, depuis quelques mois, de réclamer la relance du projet de réalisation d’une polyclinique de 120 lits, qui est à l’arrêt depuis plus de sept ans.
En effet, les représentants du mouvement associatif de cette municipalité viennent de saisir le premier magistrat de la wilaya, à travers une requête, de ce retard dans le relancement de ce projet aussi important. Les plaignants exigent l’ouverture d’enquête au sujet des retards accumulés et surtout des « fausses promesses » formulées par la directrice de la santé publique (DSP) locale. « Nous exigeons des pouvoirs publics, à leur tête le wali de Bouira, la mise en place d’une commission d’enquête visant à mettre toute la lumière sur ce dossier qui exacerbe le couroux de la population », est-il souligné dans la requête. Les citoyens d’Ath Laksar déplorent aussi, à travers leur missive les « dérobades » de la DSP de Bouira, qu’ils accusent d’avoir « menti » à la population en assurant que le projet allait redémarrer durant le mois dernier.
Selon le même document, le 13 février dernier, la DSP de Bouira s’était engagée, auprès de la population après une action de rue, à ce que le projet soit relancé. «Le dégel de ce programme a été officiellement accordé », avait-elle déclaré. Néanmoins et selon Yahia Semmache, président du mouvement associatif d’Ath Lakser, aucune entreprise n’a été installée. Selon les représentants de ce mouvement associatif seul, le chef de l’exécutif local peut débloquer la situation. « Nous invitons le wali de Bouira à prendre ses responsabilités et ouvrir en urgence une enquête sur certains dépassements enregistrés et éclaircir certaines zones d’ombres », indiquent nos interlocuteurs. Selon les citoyens en colère le projet en question remonte à 2010 où il a été inscrit par les autorités de époque et une enveloppe budgétaire estimée à 130 millions de dinars a été allouée pour sa réalisation. « Depuis, ce projet est devenu une chimère tant les blocages, arrêts et autres gels, s’y sont greffés (…).
Aujourd’hui, on exige une solution concrète et un engagement signé », a-t-il soutenu. Il importe de rappeler qu’au mois de novembre 2016, l’ex- ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, avait annoncé en grande pompe que le projet allait être dégelé. Une annonce qui eut pour seul effet de calmer la grogne populaire, mais sans grand résultat sur le terrain. Ce n’est qu’au printemps 2018, que l’actuelle directrice de la santé de Bouira, avait « déterré » ce projet en annonçant en pleine séance de l’Assemblée populaire de wilaya (APW), que les travaux de cette polyclinique allaient « bientôt » redémarrer. Une année plus tard, aucun progrès n’a été constaté sur le terrain, ce qui a eu pour effet de raviver la colère des citoyens.
Omar Soualah