Boulevard de la Soumam à Oran, 40 familles dénoncent Djilali Mehri

Boulevard de la Soumam à Oran, 40 familles dénoncent Djilali Mehri

Une vue du boulevard

Les manifestants ne comptent pas rester les bras croisés devant une situation qui a fait boule de neige depuis l’éclatement de leur affaire.

Une quarantaine de familles, hommes, femmes et enfants, occupant l’immeuble N° 11 dans le boulevard de la Soummam, situé en plein coeur de la ville d’Oran, sont sortis hier dans la rue pour dénoncer ce qu’elles ont qualifié de «comportement harcelant perpétré contre eux sans cesse par Mehri Djilali et ses acolytes». Brandissant des pancartes et banderoles dans lesquelles elles ont traité Mehri Djilali de tous les noms d’oiseaux. «Mehri trafiquant, Mehri dégage, non à la hogra», tels ont été les principaux slogans qui ont été scandés hier par les protestataires qui se sont regroupés devant l’entrée principale de l’immeuble qu’ils occupent.

Les manifestants ne comptent pas rester les bras croisés devant une situation qui a fait boule de neige. Ils menacent de poursuivre leur mouvement jusqu’au règlement définitif de leur problème né depuis que «Mehri a investi dans la wilaya d’Oran, en se basant sur une paperasse fomentée de toutes pièces grâce à des complicités dans l’administration». Selon les protestataires, leur mal qui exige une décision courageuse de la part des pouvoirs publics, nécessite un traitement urgent. Pourquoi donc? Le président de l’Association des occupants de l’immeuble du 11 Bd de la Soummam, M.Ghazali Mourad, a, dans sa rencontre avec les journalistes été explicite en déclarant que «Mehri Djilali nous menace de nous chasser arbitrairement de nos domiciles que nous occupons depuis l’indépendance». Et d’ajouter que «cette expulsion, qui n’aura jamais lieu, est souvent expliquée par les émissaires de Mehri par des faux papiers». Or, a-t-il ajouté, «l’immeuble, qui nous abrite depuis plusieurs décennies, a été décrété en tant que bien de l’Etat depuis que les pieds-noirs ont quitté l’Algérie en 1962, et non pas de Mehri qui a manigancé en usant des faux papiers par le biais d’une agence immobilière et financière pour la France et l’Afrique du Nord, connue sous l’abréviation Sifan». Le président de l’Association ne revient pas dans ses explications en affirmant que «les concernés, les menacés d’expulsion par Mehri, maintiendront leur principale revendication: la cessation du harcèlement émanant de Mehri». «Ce n’est que trop», a-t-il ajouté avant d’appeler à l’intervention des responsables hiérarchiques, à leur tête le président de la République, le Premier ministre, le ministre de la Justice et le ministre des Finances. L’avocat des occupants, Me Soussi, n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour démontrer, paperasse en main, que «l’affaire est depuis ses débuts basée sur le faux et usage de faux». «Nous avons toute la paperasse nécessaire qui indique que Mehri Djilali, par le biais de l’agence Sifan, use de faux documents». L »explication est faite sur place par Me Soussi qui a indiqué que «La société Sifan ne possédait pas le titre de propriété, c’est-à-dire l’acte en bonne et due forme». Et d’ajouter que «toutes les opérations effectuées par Mehri sont faites en violation de la loi». Dans un document signé par l’association des concernés, ses rédacteurs soulignent que «dans deux rapports en date des 12 novembre 2000 et 24 février 2001, l’inspecteur régional dépêché sur les lieux a dénoncé de très graves fautes professionnelles et une attitude suspecte des magistrats concernés, en soulignant que le dossier de l’instance ne comporte aucun document prouvant une quelconque propriété de ladite Sifan». Ce n’est pas tout. Les protestataires dénoncent ce qu’ils qualifient de «la léthargie de l’administration, sa passivité face à un grave détournement des biens de l’Etat». «En mars 2007, l’ex-ministre des Finances a relancé la question, il a ordonné une seconde enquête à l’issue de laquelle l’immeuble devait être intégré aux biens de l’Etat au cas où la Sifan ne disposerait pas de titre de propriété», relève-t-on dans le même document et d’ajouter que «par lettre datée du 23 juin 2007 portant le n° 3821, les Domaines d’Oran attestent clairement que la Sifan n’est détentrice d’aucun acte de propriété». «C’est une affaire qui semble claire, les lois aussi, mais la réalité est tout autre», ont déploré les manifestants. «En tout cas, nous possédons tous les documents attestant que Mehri est faussaire», a indiqué Me Soussi.