L’unité économique de la police de Boumerdès a récemment mené une opération fructueuse en saisissant d’importantes quantités de légumes secs (lentilles et riz) dans un entrepôt suspecté d’être utilisé pour la spéculation. Le groupe de malfaiteur appréhendé est suspecté d’agir secrètement dans le but d’impacter le pouvoir d’achat des citoyens.
44 tonnes de lentilles et de riz saisis dans un entrepôt à Boumerdès
Selon un communiqué rendu public aujourd’hui, mercredi, la police de Boumerdès a procédé à l’arrestation, de deux individus, âgés entre 40 et 48 ans, résidant dans la capitale, dans le cadre d’une affaire de spéculation sur des légumes secs.
Les suspects sont soupçonnés d’appartenir à un groupe criminel de grande envergure opérant dans le but de contrôler le marché et de réduire le pouvoir d’achat des citoyens.
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L’opération a été déclenchée suite à des informations indiquant que des individus déchargeaient et stockaient d’importantes quantités de denrées alimentaires dans un entrepôt. Les enquêtes subséquentes ont abouti à la localisation de l’entrepôt concerné, situé dans la commune de Thénia, à Boumerdès.
En coopération avec la Direction du commerce de la wilaya, l’entrepôt en question a été inspecté. Au terme de cette opération coordonnée, 34 tonnes et 8,5 quintaux de riz blanc ainsi que 9 tonnes et 5 quintaux de lentilles ont été saisis et restitués aux stocks légaux.
Les suspects ont été traduits devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed le 13 août. Outre les accusations de spéculation illégale perpétrée au sein d’un groupe criminel organisé, les accusés font face à des charges de blanchiment d’argent, d’exercice d’une activité commerciale non enregistrée au registre du commerce et de défaut de facturation.
Hausse des prix des légumes secs : quelles sont les causes ?
Depuis quelques semaines, les prix des légumes secs et du riz ont connu une forte augmentation, dépassant le seuil des 100 % dans certaines régions. Une flambée des prix qui met à mal la poche du consommateur, déjà privé économiquement de viandes rouges et blanches et en marge de ne plus pouvoir se permettre l’achat d’œufs.
Fadi Tamim, coordinateur national au sein de l’APOCE (Association de Protection et d’Orientation du Consommateur et son Environnement), explique ce phénomène par une « problématique de stockage et de spéculation ».
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Ainsi, ne pouvant plus engranger de marges sur l’importation des légumes secs et du riz à cause l’accord du monopole à l’OAIC par l’État, les acteurs du secteur se sont tournés vers la spéculation. Ils procéderaient ainsi au stockage de ces denrées pour créer une situation de rareté. En réduisant les stocks disponibles sur le marché, le prix des denrées augmente forcément, permettant à certains de gagner jusqu’à 50 DA de plus par KG selon les sources de l’APOCE.