800 opérateurs économiques, supposés activant au niveau de la wilaya de Boumerdès, sont considérés comme des SDF et 1 500 n’ont pas déposé leurs comptes sociaux de 2017 comme l’exige la loi. Ils étaient 1 200 en 2016.
En clair, les fonctionnaires et les responsables de la Direction du commerce de la wilaya de Boumerdès (DCWB) ne savent plus ce qu’il est advenu de 800 entreprises (personnes morales) et 1 500 autres qui activent en marge de la loi puisqu’elles n’ont pas déposé leurs bilans.
Mme Samia Ababsa, de la DCWB, nous a appris, par ailleurs, que 80% des commerçants de cette région ne sont pas totalement en règle avec la loi. Pour elle, les fellahs, par le fait qu’ils n’établissent pas un bon de livraison ou une facture de la vente de leurs produits, sont en situation de fonctionnement informel.
En fait, pour ramener tout ce monde dans le droit commercial, les collaborateurs de madame Ababsa ont du pain sur la planche. Ils ont entre leurs mains l’outil de la persuasion. Ils l’utilisent régulièrement. Dernièrement ils ont organisé trois activités dans ce sens et ce, en collaboration avec leurs partenaires. Il s’agit notamment des organisations professionnelles des commerçants, des industriels, des représentants des consommateurs et des services de sécurité. Ils ont en effet organisé plusieurs ateliers relatifs aux comptes sociaux, aux documents commerciaux (facture, facture globale, bon de livraison, bon de transfert de marchandises…).
De son côté, l’administration centrale du pays ne manque pas, de temps à autre, de créer des aberrations et d’ajouter de la bureaucratie à la bureaucratie. Citons l’exemple du Centre national du registre de commerce (CNR). Cette institution a, en effet, dépensé des milliards pour numériser le RC (registre de commerce). Mais personne — commerçants ou instances de contrôle — n’en tireront bénéfice. Ce nouveau RC est doté d’une puce qui contient toutes les informations sur les activités et l’affiliation de son détendeur, mais ni le département du commerce, ni le fisc, encore moins les services de sécurité, ne consentiront à doter leurs agents de tablettes nécessaires pour consulter les données sur ce RC. Il y a mieux, toute nouvelle entreprise qui veut ouvrir un compte bancaire doit fournir, en plus d’un paquet de documents, une copie de ce RC légalisé par le CNR.
Au lieu de pousser les banques à utiliser cette numérisation, le CNR fait payer 800 dinars la légalisation de la photocopie en question.
Abachi L.