La saison estivale approche à grands pas, mais le grand rush vers la mer est encore freiné par la période des trois examens de fin des cycles primaire, moyen et secondaire, qui mobilisent une bonne partie de la population, puis ce sera le mois de ramadhan peu propice à la fréquentation des plages, du moins pendant la journée.
Il faudra attendre la dernière décade de juillet pour que les sites balnéaires commencent à recevoir la masse des baigneurs. C’est donc un peu par anticipation que les éboueurs de la mer étaient sur les plages hier, samedi, pour leur action de nettoyage annuel, et, samedi prochain (30 mai), l’opération «clean up the Med » organisée par l’Association écologique de Boumerdes (AEB) sur la plage attenante à son siège sera également en avance sur le rendez-vous des estivants.
Les ordures ménagères et ce qu’on appelle les déchets inertes, c’est-à-dire les restes de matériaux de construction, déblais et autres qui constituent depuis quelques années le décor inévitable autour des plages, auront le temps de s’accumuler à nouveau. Le mois de ramadhan, qui prendra une bonne partie de la saison estivale, est réputé, chez nous, être le mois de la consommation par excellence et aussi celui du gaspillage alimentaire qui se traduit par les mini-décharges sauvages improvisées un peu partout et tout le monde sait que les abords des plages ne font pas exception à cette extension de la saleté qui ne manquera pas de dégager ses odeurs nauséabondes (comme celles qui émanaient du port d’Alger, remplissant l’air sur le front de mer, vendredi après-midi), indisposant les riverains, les vacanciers et les simples passants. Sans compter les nuisances sonores insupportables et interdites par la loi, mais tolérées par les pouvoirs publics. Pour le petit bout de juillet et le mois d’août qui restent, les estivants d’une journée et ceux qui s’installent pour plus longtemps dans les campings ou les bungalows auront-ils les lieux propres et sûrs qu’ils souhaitent trouver sur les plages ?
Ils sont en droit de l’espérer en plus d’un meilleur confort grâce aux millions de dinars (460 millions DA pour la wilaya de Boumerdès) qui ont été octroyés aux wilayas côtières pour la réhabilitation des plages. Ce qui est promis, pour l’été 2015, aux vacanciers, laisse rêveur : aménagement d’accès aux plages, éclairage public, douches, cabines de déshabillage et toilettes, parkings, postes de garde, aires de jeu pour enfants et de camping pour familles, boutiques ; et une sécurité plus grande dans l’eau, avec les maîtres nageurs juchés sur leurs miradors, et sur la plage et alentours avec le déploiement des gardes communaux. Et la propreté ? En lançant son opération «clean up the Med », l’AEB compte produire un effet d’entraînement sur le littoral de Boumerdès compris entre Boudouaou El Bahri à l’ouest, et Afir à l’est, sur 100 km, abritant 35 plages autorisées à la baignade réparties sur une dizaine de communes. A l’état naturel, ces plages, qui s’étendent à perte de vue, sont féeriques avec leur sable fin et doré. Elles offrent un magnifique cadre de détente et de repos aux milliers d’estivants venus des régions proches ou plus lointaines de l’intérieur du pays, qu’elles accueillent chaque jour, une affluence qui a approché la dizaine de millions les précédentes saisons. Les responsables du tourisme au niveau de la wilaya de Boumerdès affichent l’ambition d’attirer pas moins de 12 millions d’estivants pour l’été 2015. Cela sera possible grâce à la gratuité des plages réaffirmée par les autorités qui ont décidé de mettre fin au racket déguisé en concession privée que subissaient les estivants.