Les avocats du collectif pour le changement et la dignité se sont rendus, hier après-midi, à la prison d’El-Harrach où ils ont rencontré l’ancien adjoint du chef de la Wilaya IV historique.
Lakhdar Bouregâa désavoue-t-il les auteurs du communiqué ayant annoncé la liste nominative des avocats désormais officiellement chargés de sa défense et qui ont mis en garde contre “l’instrumentalisation politique quelle que soit sa tendance” ? Tout porte à le croire après la visite qui lui a été rendue, hier, par les avocats du collectif de défense des détenus d’opinion à la prison d’El-Harrach.
“Renoncer au collectif, c’est trahir le hirak”, a déclaré Bouregâa aux avocats du Collectif pour le changement et la dignité, nous a rapporté, hier, Me Nabila Smaïl, qui s’est rendue en compagnie de plusieurs de ses confrères à la prison d’El-Harrach, hier après midi. Selon Me Smaïl, l’adjoint du chef de la Wilaya IV historique leur a également affirmé qu’il n’a donné l’exclusivité à aucun avocat pour le défendre. “Je maintiens tous mes avocats et j’attends qu’on me convoque pour la suite”, a ajouté Lakhdar Bouregâa aux membres du collectif.
Des propos qui ne prêtent à aucune équivoque et qui mettent définitivement fin à la polémique provoquée par le communiqué supposé émaner de membres de sa famille. Dans ledit communiqué diffusé samedi dernier, ses rédacteurs ne se sont pas contentés de mettre en garde contre “l’instrumentalisation politique quelle que soit sa tendance” de l’ancien moudjahid, mais ils ont également précisé que sa famille a désormais désigné quatre avocats qui sont les seuls habilités à parler en son nom et à assurer sa défense.
Il s’agit, selon les termes du communiqué, des maîtres Fateh Bouslimane, Djamel Aymat, Nadjib Bitam et Hakim Rafaï. Mais à peine ce communiqué diffusé, les avocats du Collectif pour le changement et la dignité, qui est composé essentiellement d’avocats exerçant à Tizi Ouzou, ont exprimé leur refus de se désister du dossier de Bouregâa. “Un communiqué non confirmé interdit aux avocats d’exploiter le dossier de Lakhdar Bouregâa à des fins politiques.
Ces avocats auxquels l’on fait cette injonction ont boycotté l’audience de la chambre d’accusation qui devait statuer sur l’appel contre l’ordonnance de sa mise en détention, car ils ont estimé que le dossier est politique, donc le droit ne sera pas dit. Cette ultime manœuvre ne nous fera pas reculer. Je suis l’avocate de Si Lakhdar et je le resterai jusqu’à sa libération et son acquittement”, a déclaré Me Nabila Smaïl après la diffusion du communiqué en question.
“En ma qualité d’avocat de Si Lakhdar, je déclare avoir été constitué par lui et lui seul. Le mandat me liant à mon client ne peut être annulé que par lui-même. Aucune constitution ne peut être annoncée sur les réseaux sociaux sans une discussion préalable entre le prévenu et ses avocats, la loi régissant la profession d’avocat est très claire”, a ajouté, pour sa part, Me Saïd Halit. Et à ce sujet, du fond de sa cellule, Lakhdar Bouregâa vient de dire son dernier mot.
Samir LESLOUS