Ce dimanche 30 mars, le forum de Liberté recevait Mouloud Hamrouche. À l’occasion de cette rencontre, l’ancien chef de gouvernement est revenu sur divers sujets d’actualités même si, son intervention était plutôt axée sur un seul thème : l’élection présidentielle du 17 avril prochain.
M. Hamrouche a commencé par dresser un constat de la situation actuelle du pays, selon lui » La cohésion nationale est mise à rude épreuve » et l’Algérie traverse une crise dont le bilan est lourd. Pour l’ancien chef du gouvernement, » Nous n’avons plus de gouvernement, mais un nombre de ministres et nos administrations ont été mises en échec (finances, douanes…). »
Le conférencier a ensuite exposé, les conséquences de cette crise, il a affirmé : « Cette crise a détruit l’essentiel de ce qu’on a fait, elle a touché les fondements de l’État et de la société. Les rapports entre la société, le pouvoir et l’armée posent problème. Le FLN pose problème : entre sa charge historique et les pratiques, la différence heurte nos mémoires. Il y a un risque d’effondrement. »
Mouloud Hamrouche a également essayé de faire comprendre que selon lui, le bilan présenté à l’occasion de la présidentielle n’était pas fiable, il a déclaré : « Aucun bilan n’a été soumis à expertise, aucune politique nationale n’a été soumise à débat ou à appréciation. Le bilan présenté à l’occasion de la présidentielle n’a été contrôlé par aucun mécanisme. Aucune partie ne peut par exemple contrôler les déclarations de patrimoine. »
Et la solution pour résoudre cette crise et sortir le pays de l’impasse, est selon M. Hamrouche, entre les mains de trois hommes : le Président et les généraux Gaid Salah et Mohamed Mediene. Pour l’ancien chef du gouvernement, ceux qu’il appelle les « trois nationalistes, patriotes » portent le fardeau pour sauver le pays de la crise. Mouloud Hamrouche est même allé à mettre en parallèle ces trois personnalités avec Boussouf, Bentobbal et Belkacem, qui selon lui, ont donné l’indépendance et qui sont partis ensuite.
M. Hamrouche appuie son idée, en déclarant : « Cette comparaison tient la route : voilà des hommes qui ont conduit une guerre de Libération très dure, et à la fin il fallait bien des hommes qui disent comment mettre terme à cette guerre. »
Pour l’ancien chef du gouvernement, « Le choix est simple : on attend l’effondrement ou bien on se donne tous une adresse, des noms et en leur demande d’agir dans l’histoire de demain, pas d’hier. On dit à ses hommes, on ne regarde ni le bilan ni le passé, on cherche l’essentiel : préserver notre identité et notre sécurité nationales. »
Enfin, selon Mouloud Hamrouche, la seule condition pour que ces trois personnes citées réussissent, est qu’ils commencent par exprimer leur engagement au changement. Il déclare : « Ils ne peuvent plus répéter des options qui ont échoué : ils doivent s’engager sur la préservation de l’identité nationale, de la sécurité nationale et de l’élaboration de l’État moderne. »
Concernant le rôle de l’institution militaire dans notre pays, M. Hamrouche a expliqué : « Notre armée doit continuer à avoir des relations avec la société. L’ancienne génération de militaires doit préparer son départ, ne doit pas se faire dans le désordre. Je ne veux pas d’un embrasement. La crise est une pression quotidienne sur les hommes au pouvoir cités.