Bouteflika sonne la charge contre la corruption : Un remaniement et des réajustements

Bouteflika sonne la charge contre la corruption : Un remaniement et des réajustements

Trois nouveaux ministères voient le jour.

Au-delà des personnalités composant le gouvernement, de leur maintien ou de leur changement, le remaniement auquel vient de procéder le président de la République apporte des modifications dans la structure même de l’institution.

En premier lieu, il y a la création d’un poste de vice-Premier ministre qui vient, conformément à la révision de la Constitution du 15 novembre 2008, assister le Premier ministre. Bien que l’article 77 autorise la création de plusieurs postes de vice-Premiers ministres, le chef de l’Etat a choisi d’en nommer qu’un seul.

Il faut dire que la tâche du Premier ministre était déjà très lourde vu l’ampleur de la reconstruction du pays en cours et ira en augmentant avec l’application de l’ambitieux programme quinquennal adopté récemment par le Conseil des ministres. Un vice-Premier ministre ne sera donc pas de trop pour alléger cette lourde charge.

Trois nouveaux ministères voient le jour. Il s’agit d’abord du ministère de la Prospective et des Statistiques qui, signe de l’importance accordée à ce nouveau département, se voit assisté par un secrétariat d’Etat qui est lui aussi un nouveau poste.

Il y avait un réel problème des statistiques dans notre pays, pourtant indispensables par leur fiabilité à toutes planifications et prévisions de diverses natures. L’autre nouveau ministère est celui de la Communication qui vient en remplacement du secrétariat d’Etat qui existait et qui est purement et simplement supprimé.

On relèvera également que le ministère de la PME et de l’Artisanat a été supprimé. Le secteur de la Petite et moyenne entreprise a été rattaché au ministère de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement. Ce qui est, on ne peut mieux, rationnel. L’Artisanat, pour sa part, relève désormais du ministère du Tourisme (une autre nouvelle création).

Lequel Tourisme s’est vu séparé de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement. Ceci pour les postes ministériels. Pour les postes de ministres délégués il n’y a que celui qui existait auprès du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales qui a été supprimé. Son titulaire ayant été nommé ministre de ce même département tandis que le ministre précédent qui était également ministre d’Etat est passé au poste de vice-Premier ministre.

S’agissant des secrétaires d’Etat, celui de la Communication a été supprimé et érigé en poste ministériel comme nous l’avons vu plus haut. Par contre, deux nouveaux secrétaires d’Etat figurent dans la liste du nouveau gouvernement.

Il y a celui qui est chargé de la Communauté nationale à l’étranger qui passe du ministère de la Solidarité nationale au ministère des Affaires étrangères. Enfin, celui qui est chargé des statistiques auprès du ministre de la Prospective et des Statistiques. Pour résumer cette nouvelle structure gouvernementale, disons que l’ancien gouvernement comptait, outre le Premier ministre, 29 ministres, l’actuel en compte 31 plus un vice-Premier ministre.

Il y avait auparavant 4 ministres délégués, le nouveau n’en comprend que 3. Dans le précédent gouvernement également il y avait 1 secrétaire d’Etat, le nouveau en comprend 2. Pour être plus complet, signalons que le remaniement s’est soldé par quatre départs (Chakib Khelil, Hachemi Djaâboub, Hamid Bessalah et Azzedine Mihoubi) et l’arrivée de sept nouvelles personnalités (Youcef Yousfi, Mohamed Benmeradi, Moussa Benhamadi, Abdallah Khanafou, Nacer Mehal, Ali Boukrami et Hali Benatallah).

Il faut noter enfin qu’un secrétaire d’Etat a été nommé ministre (Daho Ould Kablia). Un remaniement marqué pour l’essentiel par des réajustements bien ciblés sur lesquels nous aurons l’occasion de revenir.

Zouhir MEBARKI