Le Mexicain Saul Alvarez a mis fin au règne du Kazakh Gennady Golovkin sur la catégorie des moyens de boxe, en lui infligeant la première défaite de sa carrière professionnelle, samedi à Las Vegas (Etats-Unis).
Alvarez, surnommé «Canelo» en référence à sa chevelure rousse, a été déclaré vainqueur d’un duel présenté comme le combat de l’année, aux points à l’issue des douze reprises (115-113, 115-113 et 114-114). Devant 21.950 spectateurs dont la mégastar de la NBA LeBron James, l’ancien roi des lourds Mike Tyson ou l’acteur Denzel Washington et des millions de téléspectateurs qui ont déboursé aux Etats-Unis 85 dollars (73 EUR) pour suivre le combat, il s’est emparé des titres WBC et WBA des moyens et a signé la 50e victoire de sa carrière, pour deux nuls et une défaite, grâce à un registre de coups plus étendu que son adversaire. Il est le premier à faire plier Golovkin dont le palmarès comptait jusque là 38 victoires, dont 34 avant la limite, et un nul. Le Mexicain a bien mieux débuté le combat que Golovkin qu’il a mis immédiatement sous pression, alors qu’il avait été beaucoup plus attentif lors de leur premier duel il y a tout juste un an qui s’était soldé par un nul controversé.
Un 3e combat ?
Il a fallu attendre la 4e reprise pour que Golovkin, 36 ans, commence à prendre ses marques et touche au visage Alvarez avec un violent uppercut. Les trois reprises suivantes ont tourné à l’avantage de Golovkin, qui n’a toutefois pas réussi à user son adversaire, comme il en a l’habitude. Le combat, d’une très grande intensité, est resté indécis jusqu’au bout: Golovkin a marqué les esprits avec une 10e reprise énergique durant laquelle il a de nouveau touché au visage Alvarez qui a mis du temps à reprendre ses esprits. Mais le Mexicain, bien qu’entamé physiquement, a bien négocié la fin de combat, avec des contres qui ont contrarié Golovkin qui n’a pas réussi à emballer le final, sa marque de fabrique. A l’issue de la 12e reprise, le visage en sang, les deux boxeurs sont montés chacun sur les cordes pour revendiquer la victoire. Mais les juges ont donné un léger avantage à Alvarez, plus entreprenant et variant mieux ses coups. «J’ai démontré que j’étais un boxeur qui appartenait à l’élite, c’est un grand boxeur, mais ses coups ne m’ont pas fait mal, je suis content, car c’est une victoire nette», a-t-il assuré. Avant d’envisager un troisième combat contre Golovkin qui détenait le titre WBA depuis fin 2010 : «Si les gens le réclament, je suis prêt», a-t-il promis.
Suspendu pour dopage
Il y a un an, leur premier duel s’était terminé sur un nul controversé, tant Golovkin avait dominé son adversaire, timoré. Ils devaient initialement se retrouver le 5 mai dernier, mais le combat avait été annulé après un contrôle antidopage positif d’Alvarez, suspendu pendant six mois. Alvarez avait expliqué la présence de clenbutérol dans son organisme par la consommation de viande de boeuf traitée au Mexique avec cette hormone de croissance. Une théorie qu’a toujours rejetée Golovkin qui, encore cette semaine, a accusé «Canelo» de s’être volontairement dopé, ce qui avait accru la tension déjà très vive entre les deux camps. Cette animosité avait disparu à la fin du combat où ils se sont longuement étreints. «Je ne dirais pas qui a gagné ce combat, car la victoire appartient à Canelo selon les juges, c’était un très beau combat, très enthousiasmant, mais je pense que j’ai mieux boxé que lui», a toutefois estimé Golovkin, surnommé «GGG». «On n’a rien à reprocher à la décision des juges, a nuancé son entraîneur Abel Sanchez, cela s’est joué à peu et cela justifie donc une revanche».