Bras de fer Alger – Paris : Bruno Retailleau menace de démissionner si la France cède

Bras de fer Alger – Paris : Bruno Retailleau menace de démissionner si la France cède

Face à la crise diplomatique entre l’Algérie et la France, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau menace de quitter le gouvernement si Paris cède sur le dossier algérien et renonce à un rapport de force pour qu’Alger accepte d’accueillir ses ressortissants étrangers en France.

Sur le sujet de l’application des obligations de quitter le territoire français, Bruno Retailleau prône « un rapport de force » avec l’Algérie. Il revient à la charge et menace de quitter le gouvernement français.

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Bruno Retailleau menace de démissionner si la France cède sur le dossier algérien

Interrogé sur les tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie, Bruno Retailleau a rappelé, au Parisien, une nouvelle fois, que le renvoi des ressortissants expulsés constitue une priorité pour lui, notamment pour assurer « la sécurité des Français« .

« Tant que j’ai la conviction d’être utile et que les moyens me sont donnés, je serai mobilisé. Mais si on me demandait de céder sur ce sujet majeur pour la sécurité des Français, évidemment que je le refuserais« , déclare le ministre de l’Intérieur français.

Dans ce sillage, il affirme que la France adopte une position plus ferme envers l’Algérie, basée sur « un rapport de force » qui est également sa lignée. Il conditionne la résolution de cette crise à l’expulsion des ressortissants algériens dangereux, conformément aux accords de 1994, modifiant ceux de 1968. Si l’Algérie refuse, selon lui, une riposte graduée sera engagée.

« La France prête à assumer un bras de fer »

« J’ai été longtemps le seul au gouvernement à prôner ce rapport de force. Ce vendredi, avec mon collègue des Affaires étrangères, nous avons transmis aux autorités algériennes une première liste d’Algériens qui représentent un danger et que nous voulons expulser« , développe Bruno Retailleau en évoquant la possibilité de remettre en cause les accords de 1968.

« Mais qu’on m’entende bien : je ne veux pas d’un deuxième Mulhouse. Si l’Algérie avait respecté le droit, il n’y aurait pas eu de victime à Mulhouse« , affirme le ministre français de l’Intérieur en faisant référence à l’attentat de Mulhouse qui a fait un mort et plusieurs blessés, le 22 février dernier.

Pour rappel, les tensions persistent entre la France et l’Algérie depuis plusieurs semaines, exacerbées par les tentatives de Paris d’expulser les ressortissants algériens sous OQTF. Début de ce mois de mars, Bruno Retailleau avait annoncé son intention de soumettre à l’Algérie une liste de plusieurs centaines de ressortissants jugés dangereux, en vue de leur expulsion. Vendredi, avec le ministère des Affaires étrangères, une première liste a été officiellement envoyée à Alger.

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