Brexit : les pays en développement pourraient subir près de 400 millions d’euros de pertes annuelles

Brexit : les pays en développement pourraient subir près de 400 millions d’euros de pertes annuelles

cri.jpgLONDRES – Les pays en développement pourraient perdre 378 millions d’euros par an si les accords de libre-échange avec le Royaume-Uni ne seront pas maintenus après le Brexit, affirment mardi l’institut de développement étranger (ODI : Overseas development institute) et l’observatoire britannique de politique commerciale.

Le retrait britannique de l’Union Européenne (UE) pourrait coûter très cher aux marchés émergents des pays africains, caraïbes et pacifiques, ainsi qu’aux pays les plus pauvres, si des accords bilatéraux pour un libre échange avec le Royaume Uni ne sont pas établis, selon la même source.

La perte des pays africains, caraïbes et pacifiques s’explique par le fait qu’ils bénéficient, actuellement, comme les autres pays en développement, d’un accès préférentiel au marché britannique, grâce à la politique commerciale européenne.

Le Système de préférences généralisées (SPG) de l’UE, permet aux pays en développement de payer des droits nuls ou très restreints sur leurs exportations vers l’Europe.

Le même traité offre aux pays les moins avancés un accès gratuit illimité à tous les produits, excepté les armes et munitions.

Le directeur de l’observatoire britannique de politique commerciale, le professeur Leonard Alan Winters, affirme que, si le Royaume-Uni ne parvient pas à maintenir des accords commerciaux avantageux avec des pays en développement, cela aurait des répercussions ‘‘négatives’‘ pour le commerce et la politique étrangère britanniques.

‘‘Certains pays en développement qui ont des relations commerciales avec le Royaume-Uni, comme le Kenya, ont des industries exportatrices importantes, et ces industries sont tout à coup confrontées à des droits de douane de 2,4 millions d’euros pour vendre les mêmes quantités en Grande-Bretagne, ils se tourneront vers d’autres marchés’‘, a-t-il averti.

L’ODI souligne également que la dévaluation de la livre sterling a déjà son impact sur les pays en développement, expliquant cela par le fait que les envois de fonds, estimés à 8,3 millions d’euros pour 2015 par la Banque mondiale, ont à présent beaucoup moins de valeur qu’avant le référendum sur le brexit.

La livre sterling a perdu plus de 10% de sa valeur juste après le résultat du vote du 23 juin dernier.

La chute de la valeur de la monnaie britannique, associée à un PIB moins élevé au Royaume-Uni, a déjà coûté aux pays les moins développés 446 millions d’euros d’échanges commerciaux, selon l’ODI.

Il est noté que les pays en développement pourraient avoir des difficultés pour faire face à l’impact économique du brexit, car ne disposant pas d’assez d’instruments pour pallier ce genre de situation.

‘‘En négociant des accords de libre-échange avec des marchés émergents importants, comme la Chine, l’Azerbaïdjan et le Brésil, que l’UE n’a pas encore, Londres pourrait booster son économie de plus de 6 milliards d’euros, et les pays en développement bénéficieraient aussi des importations moins chères’‘, estime par ailleurs l’ODI.

L’institut conclut que, dans sa nouvelle politique commerciale, il est dans l’intérêt de Londres de prendre en considération le rôle des pays en développement sur le marché britannique.