C’est avec une profonde tristesse que nous apprenons le décès de Amar Ben Sidhom, l’inventeur d’un moteur révolutionnaire pour drones, à l’âge de 75 ans.
Deux mois après avoir sollicité l’aide du président de la République pour concrétiser son projet dans la zone d’activité de Tadmaït à Tizi Ouzou, Amar Ben Sidhom s’est éteint, emportant avec lui ses rêves et ses ambitions.
En effet, en 2012, Amar Ben Sidhom obtient un contrat de concession sur un terrain industriel, suite à une décision de la commission « Calpiref » et à une étude approfondie de son projet.
Cette avancée majeure lui permet d’espérer enfin concrétiser son invention : un moteur pour drones plus léger, moins gourmand en pièces détachées et adaptable à d’autres types d’aéronefs.
Cependant, son enthousiasme est rapidement douché par les obstacles administratifs. Pour obtenir un prêt bancaire et finaliser son projet, il lui faut impérativement une autorisation de construire et finaliser son contrat de concession.
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Malgré ces difficultés, Amar Ben Sidhom ne se décourage pas. D’ailleurs, son talent et sa persévérance sont reconnus au-delà des frontières algériennes. En 2010, il décroche la médaille d’argent au Salon international des inventions de Genève, en Suisse, face à 750 autres inventions venues du monde entier.
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Fort de cette reconnaissance internationale et des promesses faites par les autorités algériennes en matière de soutien à l’innovation, Amar Ben Sidhom multiplie les démarches pour obtenir les financements nécessaires à la concrétisation de son projet. Il remplit de nombreuses demandes de statut d’inventeur, mais en vain.
« J’ai dépensé tout mon argent, environ 30 millions de DA, pour la création du siège social de l’entreprise », confiait-il récemment. « J’ai déposé plus de 4 000 documents et dossiers depuis le début du projet, et j’ai obtenu deux décisions de l’Agence nationale de promotion de l’investissement. Pourtant, j’ai reçu une lettre me demandant de réaliser une étude d’impact, bien que j’aie déposé une étude technico-économique et que toutes les administrations en aient une copie. Le projet se situe dans une zone d’activité industrielle, ce qui l’exempte d’une telle étude. », affirme-t-il.
Jusqu’à la fin, Amar Ben Sidhom a gardé espoir. Il a salué la création d’une commission de recours supérieure pour les investissements, présidée par un conseiller du président de la République, y voyant une chance de voir son projet enfin aboutir.
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Malheureusement, Ben Sidhom est décédé avant de pouvoir voir son rêve se réaliser. Sa disparition laisse un vide immense dans la communauté scientifique et entrepreneuriale algérienne, mais son esprit d’innovation et sa volonté de faire avancer son pays continueront d’inspirer et de motiver les générations futures.
Que son âme repose en paix.